Comment calculer l’impact carbone de ses voyages ?

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Depuis quelques semaines, je vous parle de voyage slow, de transports écologiques, de moins prendre l’avion, de la prise de conscience de l’impact de nos voyages sur le climat, les populations, l’environnement. Pour aller un cran plus loin, j’ai fouiné dans les calculateurs pour pouvoir calculer l’impact carbone de mes voyages, et vous partager ma démarche si cela vous intéresse de calculer le votre.

Impact carbone, comment ça marche ?

Je ne vais pas vous le cacher, calculer son impact carbone peut-être un véritable casse-tête. Tout simplement parce que c’est très complexe et que tout ce que nous consommons (jusqu’à l’air que l’on respire) a un impact.

Je précise d’entrée de jeu que l’intérêt de calculer son impact est surtout de faire une estimation, afin de se rendre compte d’un ordre de grandeur de ce que nos habitudes impliquent pour le climat.

D’ailleurs, ici je parle d’impact carbone, donc surtout du CO2. Je ne parle pas de notre impact en terme de consommation d’eau, d’énergie, de forêt, d’autres ressources naturels ou gaz à effets de serre. Cela montre bien que même en parlant d’impact carbone, on se limite grandement.

▶ A lire aussi : Le Voyage Slow

Indicateurs à prendre en compte

L’impact carbone, on peut le concentrer uniquement sur les transports, en calculant les émissions de CO2 par trajet sur une période donnée. Que l’on utilise la voiture, les transports en commun, l’avion, le bateau ou le train n’implique pas le même impact sur le climat en terme d’émissions carbone.

On peut également voir plus large, et faire un calcul annuel de notre consommation en général qui va prendre en compte d’autres secteurs :

  • L’alimentation : la consommation notamment de viandes, poissons et produits exotiques contribuent à augmenter les émissions
  • L’efficacité énergétique de son logement : la consommation de gaz, d’électricité, la part d’énergies renouvelables, la qualité d’isolation et l’efficacité de notre équipement ont tous une part à jouer
  • Les achats de biens et services : toute consommation induit des émissions plus ou moins élevées (mode, textile, mobilier, bijoux…), ainsi que la quantité achetée et la gestion des déchets
  • Le numérique : le stockage des données, le visionnage de vidéos, la production de contenus web émettent beaucoup de CO2… même si c’est de la consommation virtuelle !
  • Les investissements : l’impact n’est pas le même si on investit notre épargne dans des projets écologiques ou dans des projets qu’on ne connaît pas

Heureusement, des calculateurs existent…

Calin-arbre

 


Les outils de calcul carbone

On trouve plusieurs calculateurs carbone sur Internet, aucun n’est pareil et ne demande les mêmes unités de mesure. Certains sont très précis, d’autres très généralistes. J’ai épluché de nombreux calculateurs pour voir si un ressortait comme plus pertinent.

Bilan Carbone Global

Pour calculer sa consommation globale sur une année, à l’heure actuelle, je trouve que le site Footprint Calculator est le mieux fait. Il permet de prendre en compte plusieurs secteurs, d’être assez précis sans aller dans trop de détails, et donne un résultat visuel en nombre de planètes.

Le seul reproche que je lui fais, est qu’il ne mentionne pas Internet. Cela dit, aucun des outils testés ne le fait.

Calcul-impact-carbone

 

Bilan Carbone des Trajets

Pour calculer l’impact d’un trajet, la calculette de l’Ademe que j’avais utilisée pour la rédaction de mon article sur les transports écologiques était top, mais le lien ne fonctionne plus pour l’instant.

Le deuxième meilleur selon moi est sur le site de Good Planet. Il permet de faire un calcul pour chaque trajet et pour beaucoup de types de transports (sauf le bus). Good Planet permet aussi de faire un calcul global, mais les unités de mesure demandées sont très très précise, je ne trouve pas cela très pratique.

Calcul-impact-carbone-trajet

 

Je recommande aussi My Climate en troisième, que j’aime un peu moins d’autant plus qu’il ne calcule pas pour les trains ni les bus.

Pour les trajets en bus, pas de panique, on peut partir sur la base de 60gCO2/km, qui est une donnée stable peut importe le nombre de km parcourus.

impact-co2-transports

Voir mon article détaillé sur les transports écologiques

 


Calculer l’impact de ses voyages

Alors comment passe-t-on de ces outils pour calculer l’impact de ses voyages ?

On a réfléchi avec mes amies blogueuses Claire et Lucie, avec qui je travaille sur ce sujet depuis plusieurs semaines, à comment on souhaitait mesurer notre impact. L’impact de nos voyages ne se réduit pas aux transports. Il comprend aussi l’impact sur l’environnement, l’économie locale, les populations, la biodiversité… Il y a beaucoup de facteurs qui entrent en jeu, dont certains difficilement mesurables car non quantifiables, ou indirects.

On a aussi pensé qu’au delà de mesurer, l’intérêt premier était de prendre conscience de nos modes de fonctionnement et d’inciter à tester de nouvelles pratiques pour soit :

  • réduire notre impact négatif
  • augmenter notre impact positif
  • compenser du négatif par du positif

Le tout dans un souci de transparence afin de montrer sur quels facteurs on a cherché à agir, et ceux sur lesquels on a fait l’impasse ou galéré.

On avait aussi une volonté de ne pas entrer dans de la comparaison uniquement chiffrée, des concours de « qui fait le mieux », ni de culpabilisation (ressentie par soi ou par les autres), qui est ce qu’on a tendance à faire lorsqu’on mesure tout en terme d’indicateurs quantitatifs.

Donc au final, on a aboutit à un tableau synthétique qu’on placerait dans nos articles passés et à venir, pour faire ressortir à la fois des données et des démarches.

Bilan-carbone-voyage-mode-demploi

Les indicateurs qualitatifs s’expriment librement, avec un degré de précision propre à chacun.e

C’est une première façon de faire, qui sera sans aucun doute perfectible au fil du temps. Ceux.celles qui veulent l’utiliser peuvent ajouter ou supprimer des critères si cela ne leur convient pas.

 


Pour aller plus loin

Parce que j’aime bien aller au bout de mes réflexions et donner un max d’informations, j’ai voulu rassembler quelques autres données utiles, pour donner des ordres de grandeurs.

Pour les équivalences, je pars du postulat qu’une douche équivaut à environ 50 litres d’eau et un trajet en avion 220g de CO2 par an (en vrai cela change en fonction de la distance).

L’impact d’Internet

Une recherche sur un moteur de recherche représente 0,2g de CO2 et l’envoi d’un e-mail entre 0,2g et 4g. Selon une étude de Green.It, cela représente environ 203kg de GES et 2 924 litres d’eau par an (l’équivalent de 60 douches) par internaute en moyenne, et 514kg de CO2 et 23 555 litres d’eau par salarié.e par an (470 douches).

514kg de CO2, cela représente, selon mes estimations, un trajet de 2 300 km en avion, soit un aller en avion Paris-Sofia.

Voici un article très complet sur l’impact du web sur Youmatter.

L’impact de l’alimentation

L’impact d’un régime alimentaire carné est plus élevé que celui d’un régime végétarien.

En effet, un kilo de bœuf représente environ 40kg de gaz à effet de serre, et 16 000 litres d’eau, soit 320 douches – presque une année entière !

Selon les sources on varie de 13kg à 46kg de CO2 pour 1kg de bœuf. La différence provient de si on prend en compte des données internationales ou locales. En effet, consommer un bœuf français n’a pas le même impact que consommer un bœuf brésilien ! L’Ademe estime qu’en France, on tourne plutôt autour de 15kg de CO2 pour 1kg de bœuf.

Au total, on estime qu’un régime alimentaire carné équivaut à entre 2,5 et 3,3 tonnes de CO2 par an, soit un trajet d’environ 15 000 km en avion (un aller Paris-Cairns ou un aller retour Paris-Miami).

Un régime végétarien consommerait lui entre 1,3 et 1,7 tonnes de CO2 par an, soit un aller Paris-Chicago (environ 6 800km), et un régime végane équivaut à un Paris-Point-à-Pitre (environ 7 800km), pour entre 1 et 1,2 tonnes de CO2 par an.

Ce sont des données indicatives bien sûr, si on consomme végane et que des produits venus de l’autre bout du monde, les chiffres ne seront pas les mêmes.

L’échelle que je donne prend en compte les données de l’Ademe (fourchette basse) et des données américaines que vous retrouvez dans cet article.

consommation-eau-viande

(c) Libération

 

L’impact du textile

On en parle moins, mais l’industrie textile est aussi très polluante ! 1,2 milliards de tonnes de CO2 chaque année dans le monde, ce qui représente plus que le trafic aérien !

Pour la fabrication d’un jean en coton par exemple, il faut 7000 d’eau (140 douches!) et environ 12kg de CO2.

C’est pourquoi, pour nos voyages, on peut préférer emprunter, acheter d’occasion, ou des marques éco-responsables.

L’empreinte forêt

On parle souvent d’eau, d’énergie, de gaz à effet de serre, mais on oublie souvent une autre ressource naturelle très prisée : le bois. Utilisé dans la fabrication de meubles, papier, il est aussi victime de nombreux autres biens de consommation, notamment à travers l’exploitation de terres pour les cultures, les mines, le bétail.
C’est pourquoi, même notre café, nos bijoux, notre matériel informatique et notre régime alimentaire ont un impact sur la forêt !

 

Après la théorie, je vais donc m’y coller et reprendre mes précédents articles pour y ajouter ce bilan global, avec les souvenirs que j’en ai.

Stay tuned !

***
Et toi, comment mesures-tu ton impact carbone ?

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Planet Addict

A 24 ans, j'ai plaqué mon CDI pour partir voyager. Un voyage qui m'a emmené plus loin que ce que je pensais : il m'a ouvert des portes pour suivre mes rêves, m'engager à adopter un mode de vie minimaliste et plus éthique, et élever ma conscience. Depuis 6 ans je partage mon cheminement et mes changements d'habitudes de vie avec vous, en espérant planter des graines !

Cet article a 6 commentaires

  1. Salut Emma et merci pour cet article !
    J’avais déjà testé un calculateur pour l’empreinte forêt qui était intéressant, mais c’est cool que tu en aies listé d’autres pour l’empreinte carbone. J’aime également beaucoup le tableau synthétique que vous avez fait avec Lucie et Claire, je vais en parler avec Enora, mais je pense bien qu’on va l’utiliser au fur à mesure dans certains de nos anciens articles et dans les prochains qui sortiront. En tout cas merci pour le boulot que vous avez fait pour ça et l’initiative de l’apéro Green au WAT, c’est vraiment bien et important à mon avis.

    1. Planet Addict

      Merci Candie ! C’est super si vous utilisez ces outils, n’hésite pas à poster ici un lien vers un article où tu as fait un bilan :)

  2. Frederic B

    Bonjour Emma,

    Pour un projet, je recherche en effet une méthode simple de calcul des empreintes carbonne par trajet. Je vais donc m’inspirer de votre tableau. Toutefois, si 30 personnes se trouvent dans un avion, l’empreinte carbonne total que vous affichez est a diviser par 30 pour avoir une empreinte carbonne individuel, n’est-ce pas ? Idem pour la voiture , train et bus, le total que vous mentionner est a diviser par le nombre de voyageurs. Merci de votre retour. a bientot. Frederic

    1. Planet Addict

      Bonjour, l’empreinte carbone est calculée par personne pour tous les transports, sauf pour la voiture (sans doute parce que la voiture est un moyen de transport qui peut se prendre à une personne contrairement aux autres). Donc il faudra seulement diviser dans le cas de la voiture :)
      J’espère que cela vous aide !

  3. CHEVARIN

    Bonjour Emma,
    Merci pour votre site très instructif.
    Etant enseignant en BTS, nous travaillons actuellement sur le tourisme durable et je souhaiterais leur faire découvrir les méthodes de calcul du bilan carbone selon différents cas d’études de voyage.
    Seriez-vous intéressés d’être associé à cette démarche ?
    Merci et bonne journée,
    Jérôme

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