Le bilan carbone de mes voyages ? 42 tonnes de CO2.

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Plus de 40 tonnes de CO2 sur les dix dernières années, soit 4 tonnes par an et deux fois plus que ce que la terre peut supporter par personne. Voilà quel a été l’impact de mes voyages. J’ai joué le jeu de calculer les émissions carbones de mes voyages pour lever le voile sur la réalité. Même si je m’attendais à un haut score, mes estimations m’ont donné froid dans le dos. Car le gros de cet impact se répartit sur 5 ans.

La nécessité de lever le voile sur le bilan carbone des voyages

Depuis quelques mois, je vous parle de tourisme slow. La réalité climatique n’est plus à démontrer, or le tourisme de masse ne cesse de croître, et le trafic aérien avec.

Avec d’autres blogueuses voyage, on a décidé de communiquer le plus possible sur d’autres façons de voyager, et de les appliquer à nous-même bien évidemment. Calculer notre impact carbone faisait partie du deal.

Pour être honnête avec soi-même déjà. Depuis mon retour de voyage en 2011 j’expérimente le changement de ma façon de consommer. J’ai commencé par l’alimentation et la mode, puis je me suis mise au zéro déchet et tout le long j’ai mis un point d’honneur à utiliser mon temps de travail pour des projets visant à préserver l’environnement. Néanmoins, pendant ces 10 dernières années, j’ai pas mal voyagé. Une passion difficile à laisser de côté. Je savais bien que ça allait alourdir mon impact carbone, mais je ne pensais pas avoir émis autant. L’idée n’est pas de me culpabiliser, c’est fait. Le but est de reconnaître cet impact pour changer mes habitudes.

Également, c’est un moyen d’inciter d’autres à faire le calcul, à lever le voile aussi et à prendre la responsabilité de leurs actions.

Elles ont aussi fait les comptes :

 


Le bilan carbone de mes voyages en détail

J’ai donc fait le calcul pour ces 10 dernières années, qui sont les plus consommatrices de voyages.

Backpacking en Asie Australie en 2010 / 2011 – 15 mois – 14,5 tonnes

Pour mon premier long voyage, j’ai pris l’avion 19 fois, en comptant les escales. Parce que prendre 2 avions pour arriver à destination ou un seul, cela n’a pas du tout le même impact.

J’ai pourtant beaucoup voyagé en bus et en van. Mais pour parcourir plus de 45 000 km, vagabonder d’un bout à l’autre de certains pays, on a finalement plus pris l’avion que ce que je pensais.

Bilan-Worldtour

 

Road Trip aux USA en 2011 – 3 semaines – 4,6 tonnes

Parce que le retour d’Australie m’était difficile, je suis repartie quelques semaines avec une amie pour un road trip en voiture en Californie, en faisant escale à New York au retour.

Il est intéressant de noter que l’impact est le tiers de mon trip de 15 mois, pour seulement 3 semaines.

Bilan-US

 

Plongée aux Philippines en 2013 – 3 semaines – 5,2 tonnes

Avant de partir au Canada, je tenais à découvrir cette partie de l’Asie que je n’avais pas vue lors de mon premier voyage, et aller accomplir mon rêve de nager avec un requin baleine.

Bilan-Philippines

 

PVT au Canada en 2013/ 2014 – 1 an – 6,2 tonnes

Pendant 1 an j’ai vécu à Montréal et je suis rentrée en Europe pour assister à un enterrement de vie de jeune fille et un mariage. J’ai aussi traversé le Canada et les États-Unis en voiture.

Bilan-Canada

 

Volontariat en Amérique Latine 2014/2015 – 1 an – 6,8 tonnes

De Montréal je suis allée au Mexique, où j’ai vécu sur une île. Je suis sortie 3 fois du pays : une fois pour fêter mes 30 ans avec mes amis en Martinique (c’était pas loin et pourtant… 4 avions), et deux fois pour aller en Colombie avant de rentrer en France depuis Bogotá.

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Trip dans les Balkans 2018 – 3 semaines – 750 kg

L’année dernière j’ai voulu voyager en bus en Europe, car déjà le fait de l’avion ça ne me parlait plus. Certes, les Balkans c’est plus près que l’Asie. J’ai pris seulement un avion de Pula à Genève, et si j’avais pris l’avion de Paris à Ljubljana aller-retour, mon impact serait monté de 600 kg de CO2, pour un total d’environ 1,5 tonnes.

Bilan-balkans

 

Voyage en Suède 2019 – 10 jours – 270kg

Cette année, j’ai décidé d’opter pour le bus pour me rendre en Suède. Le même voyage en avion aurait engendré 1,3 tonnes de CO2. Si vous envisagez un Paris-Stockholm pour un week-end, ça fait réfléchir.

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Les suppléments – 2 semaines – 4,7 tonnes

Pour être entièrement transparente, j’ai également fait 2 autres séjour : une semaine en Turquie après les États-Unis en 2011, puis une semaine au Mexique en 2017. On ajoute donc 4,7 tonnes, pour 2 semaines de vacances.


Un total de 42 tonnes sur 10 ans, dont 37 tonnes sur 5 ans.

Ça fait donc un total de 180 000 km, soit 4,5 fois le tour de la terre (qui fait 40 000km FYI), et 42 tonnes de CO2 sur 10 années.

Si on regarde de plus près, l’essentiel de cet impact se répartit sur 5 années. 37 tonnes sur 5 ans, c’est près de 4 fois plus ce que la terre peut supporter (on compte environ 2 tonnes par an par personne).

Ce que j’ai intégré dans le calcul

Le calcul de l’impact carbone comprend les trajets routiers, les trains et les vols. Je n’ai pas inclus les bateaux (notamment pour la plongée), ni les petits trajets. Mais étant donné que le calculateur utilisé ne donnait pas d’option « bus », j’ai remplacé par l’option « voiture » qui donne une mesure plus élevée. L’un dans l’autre, je pense qu’on n’est pas loin de la réalité, et la conclusion est la même. C’est énorme.

▶ J’ai utilisé le calculateur de Good Planet

Surtout que je ne compte pas le reste de mes émissions, notamment mon impact connexion Internet. J’ai démarré mon blog lorsque j’étais au Canada, et depuis 5 ans je l’alimente et me connecte quasi quotidiennement. J’ai aussi finalement pris un smartphone il y a 4 ans, et la connectivité qui va avec. Je ne suis pas en mesure d’estimer les émissions liées à ma consommation d’Internet, tout ce que je sais c’est que la connectivité engendre 2% des émissions mondiales, tout comme l’aérien.

Les équivalences en CO2

42 tonnes, on se dit que c’est beaucoup mais c’est difficile de se donner une idée. Voici l’équivalence pour 1 tonne de CO2, pour vous donner une idée.

equivalence-1tonne-CO2

Notes :

  • Je me suis servie du même calculateur pour l’aller retour Paris-Stockholm (en avion bien sûr).  Certains sites estiment qu’une tonne c’est un A/R Paris New York. Déso, mais c’est plus autour de 2,5 voire 3 tonnes.
  • Pour l’équivalence alimentaire, je me suis basée sur les chiffres de l’ADEME pour les émissions de différents régimes. Selon si on se réfère à des données françaises ou américaines, les résultats sont différents. Je préfère me baser sur les données françaises, car pour la consommation de viande, nous avons encore une grande majorité de consommation issue du territoire français et européen. Un régime carné est donc estimé à 2,5 tonnes par an contre 1,3 tonnes pour un régime végétarien et 1 tonne pour un végane. Ce qui donne une réduction de respectivement 1,2 et 1,5 tonnes de CO2 par an.
  • Pour le chauffage, c’est une estimation donnée par l’ADEME
  • Pour la fabrication d’un ordinateur c’est un calcul effectué par Green.IT. Il date de 2010 mais je n’ai pas trouvé mieux.
  • Pour les e-mails, je suis partie d’un mail à 19g de CO2 selon l’ADEME  – D’autres sources parlent de 4g de CO2 par mail.

Il est difficile de faire le tri des données sur Internet, et je n’aime pas me baser sur un article qui ne cite pas des sources fiables de calcul. Alors ça m’a pris quelques heures pour pondre cette simple image ! Si vous avez des meilleures données ou sources, n’hésitez pas à les ajouter en commentaire !


Compenser l’impact de mes voyages ? Montant de la facture : 950 euros.

La semaine dernière, je vous parlais de la compensation carbone et du fait que je trouvais qu’il fallait prendre ça avec des pincettes. En effet, la compensation carbone ne rachète pas la pollution effectuée. Elle ne remplace pas un changement d’habitudes. Elle est là pour soutenir la réduction globale des émissions, en finançant des projets environnementaux.

▶ A lire aussi : La compensation carbone

Donc premièrement, avant de parler compensation, je parle de changement d’habitudes. C’est pourquoi mes deux derniers voyages ont été plus proches et quasi sans avion.

Une dette à régler ?

Néanmoins, je dois avouer que ça me travaille d’avoir une dette de plus de 40 tonnes de CO2. Si on parle argent, rien que la consommation de transports liée à ces voyages est estimée valoir environ 950 euros en « compensation carbone », d’après le site Goodplanet. Autant vous dire que je vais pas régler ma « dette » en un jour. Pour ma conscience, je sais que je vais la payer. Pas en une fois, mais en continuant de donner tous les mois à deux associations : Envol Vert et Coral Guardian.

Aussi, je ne culpabilise pas car je sais que ces voyages, je les ai vraiment kiffés à fond. J’ai vécu des choses extraordinaires, j’ai appris énormément, et j’en ai profité. Le voyage continue d’être une source incroyable d’inspiration et de développement, c’est aussi pour ça que je tiens à trouver des façons différentes de voyager et inciter un maximum de monde à y réfléchir. Modifier sans renoncer. Faire autrement. Moins mais mieux. Et se créer une vie de rêve pour ne pas avoir besoin de s’y échapper constamment.

Citation

 

Donner mensuellement à des associations

Je donne déjà à Envol Vert depuis 2 ans, pour des projets locaux de préservation de forêt. L’avantage de mes voyages en Colombie, c’est que je suis allée voir ces projets et je sais exactement où va mon argent.

Suite à ces calculs, j’ai décidé de donner à partir de 2020 à Coral Guardian en plus. Je les connais moins, mais j’aime leurs projets de replantation de corail. L’océan est aussi un poumon de la planète et mon amour pour les fonds marins n’est plus à présenter. Pour avoir suivi une mini formation en replantation de corail au Mexique, je sais que c’est un travail de longue haleine. Le corail est vital, alors ce sera ma nouvelle contribution !


Changer mes habitudes de voyage, mais pas que !

Depuis ces derniers mois où j’étudie le tourisme slow, je me rends compte que même si j’agis sur mes déchets, mon alimentation, la beauté, mes choix cosmétiques, la mode, mon fournisseur d’énergie, je peux avancer encore un peu.

Je disais dans mon dernier article que les activités les plus polluantes sont les transports, le textile, Internet et l’énergie.

Donc naturellement, les domaines dans lesquels je souhaite avancer sont les voyages et la connexion.

Voyager autrement, encore et toujours

J’ai décidé de commencer par les transports, d’où la série d’articles sur le voyage slow et ma décision de réduire drastiquement l’avion. On voit tout de suite la différence, non ?

Je trouve notamment très intéressant de réaliser que 3 semaines de voyage à l’autre bout de la planète a émit quasi autant de CO2 que de passer un an au Mexique ou au Canada, alors que j’ai plus pris l’avion.

Et qu’un voyage en avion, même en Europe peut émettre facilement 1 tonne de CO2. Combien de fois par an part-on en week-end à l’étranger quand on gagne bien sa vie ?? Ça me trouble rien que d’y penser.

Je parle de voyager autrement depuis presque 6 ans, il fallait bien qu’à un moment je m’attaque à l’avion !

Connexion Internet, à explorer

Pour la connexion, c’est en cours de réflexion. Je suis à un tournant professionnel et je m’interroge de plus en plus sur quel type de travail reprendre une fois que je me serais remise de mon surmenage. Si je ne devrais pas me détourner d’une activité connectée à temps plein…

En attendant, je peux encore avancer sur mes choix de connexion. Tri de mails, moteurs de recherche solidaires, réduire le streaming, sortir des réseaux sociaux… Je continue d’explorer ! On en reparlera plus tard ;)

***

Et toi, combien de tonnes de CO2 valent tes voyages ?

Pinterest-bilan-carbone

Planet Addict

A 24 ans, j'ai plaqué mon CDI pour partir voyager. Un voyage qui m'a emmené plus loin que ce que je pensais : il m'a ouvert des portes pour suivre mes rêves, m'engager à adopter un mode de vie minimaliste et plus éthique, et élever ma conscience. Depuis 6 ans je partage mon cheminement et mes changements d'habitudes de vie avec vous, en espérant planter des graines !

Cet article a 4 commentaires

  1. Aurélie

    Très intéressant ! Un bilan et une réflexion qui a du bon pour avancer… Nous avons commencé à voyager autrement : le voyager local. Mais comme toujours, on fait bien comme on peut !

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