Journal de confinement – Semaine 2 : temps et liberté.

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La seconde semaine de confinement est passée, encore plus vite que la première pour moi. Je perds encore plus la notion du temps, ne sais plus quel jour on est, et continue de vivre le plus normalement possible. Cette semaine je vous partage mes réflexions autour de la notion de liberté du temps.

Deuxième semaine de confinement : revoir le temps

J’ai réalisé quelque chose d’intéressant entre la première et la deuxième semaine, c’est mon rapport au temps et aux activités.

Optimiser son temps vs en profiter

Je terminais la semaine dernière en évoquant que finalement, j’avais fait beaucoup de choses, en variant d’une activité à l’autre. Avec un petit recul, j’ai vu que mon attitude réflexe c’était d’occuper mon temps, et aussi de montrer ce que je faisais. Moi qui suis absente des réseaux sociaux depuis des mois, j’ai fait quelques stories Insta pour énumérer ce que je faisais chaque jour.
Je l’ai fait d’abord parce que ça me faisait plaisir de partager, mais quelque part je pense que c’était aussi une manière de montrer que j’étais encore là, que j’existais, que je faisais des choses avec ce précieux temps, que j’étais dans la résilience. Et après de me dire « ah mais non en fait, j’ai rien à prouver ! ».

Au début du confinement, j’ai fait toute une liste de choses que je pourrais faire pendant ce temps. J’en ai fait plein la première semaine, et la seconde, j’ai ralenti le rythme pour passer plus temps à faire des choses sélectionnées. C’est comme si semaine 1 était un échantillon et semaine 2 j’approfondis ce que j’ai préféré.

J’ai passé plus de temps à méditer et à jouer du piano et de la guitare, en dehors de mes autres activités courantes. Un temps que je récupère des activités extérieures que je ne fais pas, et du transport parisien qui va avec.

Entre les coups de fils, les visio, et tout ça, la semaine est passée super vite.

Cela me fait penser à mes expériences de voyage (forcément, j’y reviens toujours à un moment !), où pendant les premiers jours d’acclimatation le temps paraît long et ensuite on est happé par l’expérience.

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Du bon dans le confinement

Je dois avouer que le confinement me fait du bien. Je me donne encore plus l’autorisation de prendre mon temps, je peux me relaxer car pour le moment je n’ai pas d’obligations, j’ai moins l’impression de louper des occasions car tout est annulé, j’ai donc moins d’efforts à faire pour poser des limites et je peux réévaluer ce qui est important pour moi.
Je prends plus le temps de vivre que me poser 1000 questions sur mes décisions de vie.

Je ne prends pas ça pour des vacances non plus, mais il y a un certain soulagement difficilement descriptible.

J’ai bien conscience qu’on ne vit pas tou.te.s cette période de la même façon. Nous n’avons pas tou.te.s les mêmes circonstances face à cet événement globalisé. Je reviendrais d’ailleurs sur la notion de « privilège » dans un prochain article, car ce serait trop long de l’aborder ici.

C’est juste que pour ma part je veux le vivre au mieux et que cela puisse me servir pour enclencher la suite. J’essaye de voir ce que ça peut représenter comme opportunités, ce que cela me permet de faire, ne pas faire, ce que ça révèle sur mes envies et priorités.


Le confinement, être privé de liberté ?

Cette réflexion m’a été inspirée par différentes discussion des dernières semaines. Être dans l’obligation de rester chez soi, de ne pas sortir et d’être contrôlé, cela peut générer cette vision des choses.

Ce qui est compréhensible car concernant le Coronavirus, si on laisse les gens être complètement libres c’est le chaos : sans être contraint.e.s, beaucoup ne font pas ce qu’il est nécessaire pour le bien commun. Donc oui, on n’a pas la liberté de vagabonder et de faire tout ce qu’on veut, pour le moment.

Est-ce qu’avant on était vraiment libre ?

Nombre sont les gens qui se plaignent d’avoir des obligations, des contraintes et pas le temps de faire ce qu’ils veulent. Un mode de vie à la métro-boulot-dodo, saupoudré d’hyper-activité et de FOMO (fear of missing out – peur de manquer), on court tout le temps et je ne suis pas sûre qu’on se sente libre pour autant. On se sent toujours prisonnier.e de quelque chose.

Aussi, on dit souvent que la liberté s’arrête là où celle des autres commence. Ce sont les règles de savoir vivre et savoir être en société (certes pas incarnées de la même façon pour tout le monde !). Dans ce cas aussi, à partir du moment où la liberté est conditionnée, ce n’est pas vraiment de la liberté, si ?

Ce mot n’a pas vraiment de sens au final…

Liberté : définitions

D’ailleurs, lorsqu’on regarde le dictionnaire, la définition est multiple :

  • État d’une personne dégagée de toute obligation.
  • Pouvoir d’agir sans contrainte.
  • Situation de quelqu’un qui se détermine en dehors de toute pression extérieure ou de tout préjugé
  • Possibilité d’agir selon ses propres choix, sans avoir à en référer à une autorité quelconque
  • Temps libre, dont on peut disposer à son gré

Pour n’en citer que quelques unes.

On voit bien qu’à partir du moment où on vit en société, avec des devoirs, des interactions sociales, des règles à respecter, et qu’on dépend les un.e.s des autres, on ne peut pas vraiment dire qu’on soit libre.
Donc est-ce qu’on est vraiment moins libre qu’avant ? Peut-être que sur le fait de sortir à sa guise oui, mais n’y a-t-il pas d’autres choses qu’on ne se permettait pas « avant » et qu’on s’offre la liberté de faire ?   

De plus, la liberté est une notion relative d’une situation à l’autre et d’une personne à l’autre. Même face à une situation similaire, on ne voit pas les choses de la même façon.

Et lorsque je parlais de soulagement, c’est une façon pour moi de découvrir une nouvelle forme de liberté.

Repenser la liberté

Pour aller un peu plus loin sans partir dans une réflexion philosophique profonde, je pense que la vraie liberté, c’est :

  • la liberté de penser (personne ne peut nous l’interdire)
  • la liberté de sortir de ses propres injonctions et de ne plus se soumettre au plus grand dictateur de tous les temps : l’égo (pour reprendre les mots partagés par Lili)
  • le libre arbitre, la liberté de choisir.

Elle se passe dans la tête la liberté. On a la liberté de choisir de travailler ou non, de respecter les règles ou non, de voir les choses de manière restrictives ou abondantes, de prioriser telle ou telle chose etc. Les choix viennent avec des conséquences, certes, mais chacun.e à sa propre liberté.

« Libre » à chacun.e de trouver sa propre définition.

***

Et toi, comment vois-tu les choses ? Te sens-tu privé.é, privilégié.e, libéré.e, contraint.e ?

Pinterest-liberte

Planet Addict

A 24 ans, j'ai plaqué mon CDI pour partir voyager. Un voyage qui m'a emmené plus loin que ce que je pensais : il m'a ouvert des portes pour suivre mes rêves, m'engager à adopter un mode de vie minimaliste et plus éthique, et élever ma conscience. Depuis 6 ans je partage mon cheminement et mes changements d'habitudes de vie avec vous, en espérant planter des graines !

Cet article a 2 commentaires

  1. Lucie Aidart

    J’ai beaucoup aimé ton article. La liberté est sans doute ce qui m’a rendue le plus triste et le plus anxieuse au premier jour du confinement. J’en étais même bouleversée et j’avais les larmes aux yeux, lors de ma première sortie course, attestation en main. J’avais l’impression qu’on m’enlevait quelque chose de vital et d’essentiel. Et puis, ça c’est apaisé, car je suis tout à fait d’accord avec toi, la liberté c’est dans la tête d’une certaine manière, notamment dans la liberté de choisir ce que l’on pense, ce que l’on ressent et la liberté d’être soi, dans sa vérité et sa réalité. Vive la liberté, même confinée!

    1. Planet Addict

      Oui on reste plus libres que d’autres, surtout en fonction de nos conditions de confinement. Même en sachant ça, je sais que moi j’ai du mal avec le fait de ne pas pouvoir sortir à ma guise. Mais c’est aussi l’occasion de revaloriser ce qu’on prenait pour acquis pour le réapprécier encore plus lorsque l’on sortira.

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