Coronavirus, effondrement et éco-anxiété, qu’en penser ?

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Bon, avouons-le, l’ambiance internationale n’est pas au beau fixe. Les annonces au sujet du Coronavirus et des mesures à prendre pour ralentir sa propagation créent beaucoup d’angoisse, et pour tout dire, me donnent un avant-goût de l’effondrement. Alors que je commençais tout juste à relativiser par rapport à l’ambiance climatique, anxiété nous revoilà !

Coronavirus, quels sont les risques ?

Sans me substituer aux médias qui informent en long en large et en travers sur le sujet, voici juste en quelques mots ce que je retiens de la situation actuelle :

  • Le Coronavirus se propage de manière exponentielle, le nombre de cas double tous les 3 jours en France (aux nouvelles du week-end du 15 mars).
  • Le vrai problème est la saturation des systèmes de soins, avec l’arrivée en masse de patient.e.s à traiter contre des places en hopitaux de plus en plus réduites.
  • Les personnes les plus à risque sont surtout les personnes âgées ou les personnes présentant des faiblesses immunitaires ou déficiences respiratoires.
  • Pour limiter la propagation du virus et permettre au corps soignant de traiter les malades, le plus important est de limiter ses interactions avec d’autres personnes et de respecter les recommandations pour se protéger et protéger les autres (se laver les mains, utiliser du gel hydro-alcoolique, tousser ou éternuer dans son coude, porter un masque si on présente des symptômes, sortir le moins possible…).
  • On peut être porteur.eu.se sain.e ou même tomber malade sans risquer de mourir, mais cela nous rend possiblement vecteur de contamination pour les autres, c’est pourquoi il est très important de ne pas prendre ces risques à la légère. Il ne s’agit pas que de soi, mais aussi des autres.

Pour suivre les informations officielles sur le Coronavirus.

Dans cette situation, se mettre en confinement semble logique et nécessaire pour passer cette phase. Cela peut être anxiogène, on peut tout de même rendre ça plus agréable en s’occupant à des choses qu’on ne se permet jamais de faire, ou de se reposer ! De toute façon, l’activité économique est stoppée, le temps s’arrête. A l’échelle d’une vie, ralentir quelques semaines semble faisable (de toute façon nous n’avons pas trop le choix).

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Un avant-goût de l’effondrement

L’économie qui stoppe net, en revanche, me donne personnellement un avant-goût, si ce n’est la sonnette de début, de l’effondrement.

Cela permet de se rendre compte à quel point nous sommes dépendant.e.s du système économique, de comment les gens réagissent dans des situations de panique ou de crise, et tout cela renforce mon interrogation sur comment envisager la suite. Un autre modèle qui soit plus pérenne s’avère plus que jamais indispensable.

Quand je parle d’effondrement, je parle de l’effondrement d’un système. Pas la fin du monde en mode apocalypse. Personnellement, parce que j’avais besoin de gérer ma propre éco-anxiété, je n’ai pas creusé le sujet de ce que cela implique donc je ne vais pas prétendre en savoir beaucoup là-dessus. Mais juste avec mon expérience dans le milieu de l’écologie, ma conscience d’être humaine et mon « bon sens », je ne pense pas me planter en disant que le système est déjà en train de se casser la gueule et qu’il est grand temps de prendre au sérieux l’importance de construire autre chose.

Pour aller plus loin sur l’effondrement :

  • Livre : Comment tout peut s’effondrer, petit manuel de collapsologie – Pablo Servigne

Ce que cela me montre aussi, c’est qu’on a beau appeler les gens à la responsabilisation individuelle, à faire sa part, beaucoup ne se sentent pas concerné.e.s et s’en fichent royalement. Ce qui entraîne la nécessité d’imposer des mesures et des règles à respecter, quitte à ce que cela soit considéré anti-démocratique. Je me dis qu’il faudra peut-être en arriver là aussi concernant l’écologie.


Ce qu’il en est du changement climatique

Puisque j’aborde l’écologie, je trouve intéressant de noter la baisse des émissions de gaz à effet de serre en Chine (près de 100 millions de tonnes par rapport à l’an dernier) et l’Italie depuis les épisodes de confinement et ralentissement de l’activité économique. C’est logique et à la fois frappant de constater que la réduction des GES se fait si rapidement. Cela me donne un apperçu de ce qu’il est possible de faire pour la planète, si l’on revoit notre système.

Et puis de voir que de toute façon si nous humain.e.s nous laissons faire, et bien la planète se régulera toute seule, c’est nous et les autres espèces qui en paieront les pots cassés.

C’est intéressant aussi de voir que pour des raisons sanitaires on arrive à mettre en place des mesures drastiques, quand l’urgence est à nos portes. C’est important de le faire, et pour moi ce n’est que le début lorsque l’on voit l’urgence climatique qui approche avec les catastrophes naturelles et humaines (i.e réfugiés climatiques) qui se multiplient. Il est grand temps selon moi de prendre tous ces signaux d’alarme au sérieux et d’agir.

Forêt Martinique

Même si je comprends que ce ne soit pas facile de voir plus loin que soi. Nous avons tou.te.s nos contraintes et besoin individuels. Et on voit bien même lorsqu’il s’agit de notre santé avec le COVID19, il est difficile de compter sur la seule responsabilisation individuelle. Alors pour ce qui est de quelque chose d’encore plus grand et moins concret, je mesure plus que jamais l’importance de réunir action collective et responsabilité individuelle. Le « chacun fait sa part » n’est plus une option.


Comment surmonter l’éco-anxiété ?

J’ai déjà écrit tout un article sur l’éco-anxiété l’année dernière, car j’étais en plein dedans. Au fur et à mesure des mois, j’ai pris mes distances avec les médias et toute information anxiogène, pour me concentrer sur mon bien-être et les actions que je pouvais mener dans mon contexte.

▶ A lire aussi : Comment sortir de l’éco-anxiété ?

Je me suis vraiment appliquée à me préserver et relativiser, car je ne peux pas porter seule ce qu’il se passe à l’échelle mondiale mais je dois aussi vivre avec les conséquences de notre mode de fonctionnement. Difficile de trouver sa limite quand on veut bien faire, trop faire, et qu’on a une facilité à se sentir coupable. Donc j’ai passé pas mal de temps et renouer avec mon plaisir et mes envies, à essayer de me ramener au moment présent tout en essayant de me projeter dans des projets qui m’apportent de la joie.

Avec le Coronavirus, je dois avouer que cela me remet un coup de massue. Je commençais tout juste à retrouver mon équilibre et cela me crée de nouveau de l’angoisse. Néanmoins, cela renforce mon sentiment qu’angoisser pour un futur inconnu c’est se tirer une balle dans le pied car cela nous empêche d’apprécier ce que l’on a aujourd’hui et qu’on n’est jamais à l’abri qu’autre chose se passe et nous chamboule. Quelque part, moi qui suit encore entre deux eaux quant à la suite, cela me donne de nouvelles données à prendre en compte.

Photo mer

L’idée ici n’est pas d’en remettre une couche ^^. C’est important d’avoir conscience ce qu’il se passe et ne pas être dans le déni. Et pour éviter de tomber dans l’angoisse, voici quelques suggestions :

  • Faire partie de la solution, réfléchir à son impact individuel, prendre sa responsabilité et contribuer au collectif permet de savoir que l’on fait quelque chose pour aller dans la direction que l’on veut voir;
  • Apprécier ce que l’on a et se rendre compte de ses privilèges qui sont souvent pris pour acquis pour mesurer sa chance et sa capacité d’agir;
  • Prendre soin de soi, que ce soit avec des affirmations positives, s’entourer de personnes qui nous nourrissent et nous soutiennent, faire des choses qui nous font ressentir de la joie (contrairement à enchaîner des choses pour juste oublier et être dans une posture de consommation pure), ralentir le rythme, redécouvrir les activités en nature etc. Savourer les plaisirs simples.

Car au final, tout ça me remet un peu le cerveau en place. Revoir ses priorités, ce qui est important pour soi, ceux et celles qui sont important.e.s, ce que l’on aime vraiment, ce qu’il nous faut pour être bien.
Cet épisode m’aide à y voir plus clair sur ce que je veux et sur ce qui est plus superficiel. Un peu comme lorsqu’on nous dit « si vous deviez mourir dans 3 mois, que feriez-vous différemment ? » ou « si vous étiez sur votre lit de mort, qu’est-ce que vous regretteriez de ne pas avoir fait ou dit ? ». On se trouve souvent happé dans un quotidien qui submerge notre cerveau d’informations et nous distrait de l’essentiel. Peut-être que ce temps de repli nous permettra de remettre certaines pendules à l’heure.

En attendant, prenez soin de vous pendant cette phase ! Serrons-nous les coudes, soyons civilisé.e.s, tâchons de faire des choses qui nous font du bien, communiquons avec les personnes importantes.

***

Et toi, comment gères-tu cette situation ?

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Planet Addict

A 24 ans, j'ai plaqué mon CDI pour partir voyager. Un voyage qui m'a emmené plus loin que ce que je pensais : il m'a ouvert des portes pour suivre mes rêves, m'engager à adopter un mode de vie minimaliste et plus éthique, et élever ma conscience. Depuis 6 ans je partage mon cheminement et mes changements d'habitudes de vie avec vous, en espérant planter des graines !

Cet article a 4 commentaires

  1. Kellya

    J’ai aussi cette sensation de voir un avant gout de l’effondrement. Ce qui me rassure, c’est que pein de belles choses se passent aussi, beaucoup de gens font de petites et grandes choses pour créer du positif et du lien en ces temps difficiles. Ca me donne envie de croire que tout n’est pas perdu et qu’on peut créer le monde de demain ensemble.

    1. Planet Addict

      Oui, c’est beau de voir l’autre côté, l’élan de solidarité. Ça aide :)

  2. Juliette MARSAN

    Super chouette article ! Merci de partager ton expérience autour de se sujet ! Je suis actuellement entrain de faire des recherches autour de l’éco-anxiété et du coronavirus pour ma thèse de fin d’études. J’aimerais , dans la mesure du possible , te poser quelques questions ( si tu es disposée bien sûr) ça m’aiderait fortement dans mes recherches en tout cas

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