10 idées reçues sur le mode de vie écologique

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La semaine dernière je vous donnais 5 conseils pour passer à l’action et devenir vous aussi une personne proactive pour entraîner notre société sur un chemin un peu plus éco-responsable. Cela fait un moment que je m’y balade, et je me compte que les gens ont plein d’idées reçues, qui les empêchent de s’y mettre. Donc aujourd’hui, je vais démonter tout ça pour qu’il n’y ai plus d’excuses pour ne pas passer à l’action !

Idée reçue 1 : « Mais le bio c’est bien trop cher ! »

Je n’ai jamais entamé un benchmark entre les fruits et légumes dans un supermarché classique et un supermarché bio, mais effectivement, je dois admettre que mes tickets de caisse chiffrent un peu plus vite quand j’achète bio (alimentaire, nettoyage, cosmétiques). Cependant, il y a plusieurs choses à prendre en compte :

> Alimentaire : l’agriculture conventionnelle intensive est subventionnée, beaucoup plus que le bio, donc personnellement, ça me va de payer plus cher pour une meilleure qualité de nourriture + soutenir une agriculture en laquelle je crois.
Le marché est complètement biaisé par l’alimentaire low cost, souvent de mauvaise qualité, où les agriculteurs sont payés au lance-pierre.

Par ailleurs, considérez votre budget nourriture dans sa globalité : si vous réduisez votre consommation de viande et allez moins souvent au restaurant, vous pourrez manger bien mieux, bien plus souvent ! Cela me fait toujours sourire quand des gens qui n’hésitent pas à claquer 50 euros dans un resto me disent que le bio c’est cher. C’est une question de volonté et d’organisation, et vous vous en sortez au final pour moins cher !

> Les cosmétiques : globalement, un soin bio (un vrai, pas d’une grande marque) sera plus cher. Encore une fois, la qualité des ingrédients et le fait que ce sont souvent des entreprises plus petites avec moins d’économies d’échelle y sont pour beaucoup. En revanche, cela va aussi avec une révision de votre manière de consommer les cosmétiques : quand c’est plus cher, on est plus précautionneux sur l’utilisation, on termine son flacon, et puis souvent on décide de se concentrer sur l’essentiel plutôt que d’acheter 15 produits miracle.

On consomme moins, mais mieux. Si par exemple vous allez vers des cosmétiques solides, ils durent souvent 2 fois plus longtemps ! Si vous passez sur des accessoires réutilisables (cotons, coton-tiges, protections menstruelles…) vous réduisez encore votre budget. Croyez-moi, c’est aussi moins cher au final !

Plats Asie

> La mode : la mode bio est plus chère. Les textiles sont plus chers, et lorsque vous allez sur du made in France, la main d’œuvre est aussi beaucoup, beaucoup plus chère. Comme pour l’alimentaire, le marché de la mode est biaisée par la mode low cost produite dans des pays à bas coût et où les salariés travaillent dans des conditions atroces. L’éthique, ça a un prix.
Cela dit, encore une fois, on revoit notre manière de consommer : moins succomber à des achats intempestifs, revoir sa garde robe, acheter de seconde main… tous sont des moyens de s’en tirer facilement !

> Le nettoyage : de ce côté là, vous pouvez très très facilement vous en sortir pour moins cher ! Déjà si vous faites vos produits vous-même, ça vous coûte le prix d’un vinaigre blanc, d’un pot de bicarbonate de soude et d’une huile essentielle pour nettoyer les 80% de votre maison. On n’a pas besoin d’avoir 15 produits miracles qui contiennent de surcroît pléthore de produits chimiques, alors que des ingrédients simples font la plupart du job.

Idée reçue 2 : « L’écologie, c’est pour les hippies, c’est retourner en arrière, c’est extrémiste »

Rien ne vous oblige à devenir hippie ou à vivre en autosuffisance à la campagne, sauf si vous le souhaitez. Être écolo, ce n’est pas synonyme de vivre en marge de la société. Certain.e.s le font, c’est vrai, mais c’est un choix personnel ! Bien sûr, vous irez un peu plus à contre-courant qu’avant, c’est certain. Libre à vous de devenir ce que vous voulez ! On a autant besoin d’engagés dans les villes, là où il y a le plus de monde, le plus de choses à changer.

Pour ce qui est du retour en arrière, j’ai juste envie de dire que c’est plutôt prendre le bon d’avant, le bon de maintenant et construire un avenir cohérent. Il y a des choses qui fonctionnaient bien avant, pourquoi s’en priver ? Cela n’est pas l’opposé de la modernité.

Enfin, il y a certaines personnes qui poussent leur action à l’extrême, qui décident de changer drastiquement, parfois d’un coup, pour agir en accord avec leurs valeurs. Et franchement tant mieux. Ces personnes font partie des raisons qui font avancer les choses plus vite. Mais il n’y a pas besoin d’aller à l’extrême pour agir. Forcément, si vous vous dites que c’est tout ou rien, ça ne vous incite pas à vous y mettre. Commencez quelque part, n’importe où ! Mais faites quelque chose !

Omis vue du Fort

Idée reçue 3 : « Changer les habitudes, c’est compliqué, incompatible avec ma vie, je ne pourrais jamais me passer de ci ou ça. »

Il ne s’agit pas de changer drastiquement toute votre manière de vivre d’un coup d’un seul ! Il y a une multitude d’actions que vous pouvez faire, et je suis absolument certaine qu’au moins une peut s’adapter à votre vie. Surtout qu’aujourd’hui, il existe de plus en plus d’outils pour vous assister (livraisons, application informatives, paniers bio, market place, événements…).

▶ A lire aussi : 5 conseils pour devenir écolo

Choisissez une première action, testez, intégrez puis évoluez. Ce n’est pas plus difficile que ça !

Il y a 6 ans, je mangeais de la viande à tous les repas et quasiment que des plats préparés. Si on m’avait dit que je deviendrai végétarienne j’aurai sincèrement explosé de rire et dit « je ne pourrais JAMAIS me passer de viande ». Ben en fait, si.

Idée reçue 4 : « Ça sert à rien, je ne fais pas le poids »

Détrompez-vous. Dès que vous consommez quelque chose, vous envoyez un signal, vous votez pour ce que vous souhaitez. Si chacun consomme du coca tous les jours, on verra de plus en plus de coca. Si chacun consomme végétarien, on verra de plus en plus de végétarien. Et c’est ce qu’il se passe ! Il y a 5 ans, trouver un plat veggie digne de ce nom en plein Paris était le parcours du combattant.

Aujourd’hui, c’est bien plus facile ! Pourquoi ? parce que de plus en plus de gens ont individuellement décidé de manger végétarien, et de le crier sur tous les toits. Les choses avancent parce qu’on agit. Rester les bras croisés, c’est le meilleur moyen qu’il ne se passe rien. Et au moins, lorsqu’on agit, on a le sentiment de faire partie du changement que l’on veut voir.

Désirer que les choses changent sans changer nous même, c’est juste impossible.

Idée reçue 5 : « C’est pas à moi de le faire, c’est au gouvernement »

C’est vrai que si le gouvernement nous aidait, ce serait bien plus facile. Mais encore une fois, si l’on attend que les autres fassent ce que nous on est pas prêts à faire, ce n’est pas logique. Personnellement, je préfère être proactive que passive, à « subir » les décisions, me plaindre et ne rien faire. D’autant plus qu’à force d’action, la politique pourra s’aligner plus facilement. Responsabilisons nous un peu, ça fait du bien !

Idée reçue 6 : « On ne nous ferait pas ça ! Si c’était si mauvais, les choses changeraient plus vite. »

J’entends souvent des gens ne pas croire qu’on pourrait nous faire avaler des produits chimiques en toute bonne conscience. Qu’on ne détruirait pas la planète si on pouvait faire autrement. Que je n’y connais rien parce que je ne suis pas agricultrice, je ne connais pas les réalités de terrain.

Très sincèrement, je n’ai qu’à regarder une liste d’ingrédients pour m’en rendre compte. Quand des produits listés comme perturbateurs endocriniens se retrouvent dans les cosmétiques et les produits pour bébé, quand on autorise encore le glyphosate alors qu’il y a d’autres modèles agricoles qui fonctionnent bien, quand on nous dit que l’agriculture intensive permettra de nourrir le monde alors qu’il y a aujourd’hui assez de nourriture pour tous mais qu’un tiers part à la poubelle, je ne peux que me rendre à l’évidence.

Malheureusement, les intérêts économiques des uns ne sont pas en accord avec les intérêts écologiques. De puissants lobbies influent tous les jours sur les décisions, c’est flippant mais c’est la réalité, et cela renforce l’idée que c’est à nous de faire pression.

Plitvice lac

Franchement quand je vois ça, je ne peux que avoir envie de préserver…

Idée reçue 7 : « Les choses avancent déjà, c’est suffisant »

Le mouvement zéro déchet avance, les questions agricoles et énergétiques aussi, si on regarde les réseaux sociaux on voit plein d’initiatives émergentes, parfois même en écoutant le gouvernement on se dit que tout est sous contrôle, que la situation est satisfaisante.

Alors on est tenté de se dire de nouveau, pourquoi moi ? Déjà, si ces sujets avancent c’est en grande partie parce que les citoyens rabâchent ces sujets depuis déjà une cinquantaine d’années. Si des initiatives se mettent en place, c’est parce que des gens comme vous et moi ont décidé de contribuer.

Mais surtout, le défi est loin d’être relevé ! Le problème avec l’environnement et le changement climatique, c’est que cela se fait petit à petit et les résultats négatifs ne viendront qu’un peu plus tard… quand ce sera trop tard ! Comme une grenouille qu’on met dans l’eau qu’on fait bouillir tout doucement, elle ne sentira pas. Alors que si vous la plongez dans l’eau bouillante, elle sort direct. Alors non, on n’a pas suffisamment avancé, et ne vous inquiétez pas : il y a de la place pour tout le monde et tout geste utile !

Idée reçue 8 : « C’est trop tard ! »

Au contraire, certains diront que c’est peine perdue, que c’est trop tard, et puis de toute façon c’est la nature de l’espèce humaine. C’est vrai qu’on a une habilité incroyable pour s’imaginer toutes sortes de fin de notre espèce sans rien faire pour y changer.
Pour moi, il n’est jamais trop tard pour bien faire. A partir du moment où vous avez une once d’étincelle de prise de conscience : agissez. Ne vous posez pas un milliard de questions.

Si vous pensez que c’est trop tard, c’est que vous vous dites que vous auriez pu faire quelque chose avant (sauf qu’avant, vous ne vous sentiez pas concerné, où vous n’aviez tout simplement pas conscience). C’est un choix personnel, mais je préfère tenter que de rester les bras croisés. Car ce qui est sur et certain, c’est que ne rien changer ne changera rien.
Commencez là où vous êtes, bienvenus :) !

Idée reçue 9 : « Mes efforts sont anéantis par des mouvements contraires »

« Au travail, on fait plein de déchets et on laisse les lumières allumées toute la nuit. »
« Quand je recycle, tout fini dans la même poubelle »
« Je fais attention à mes déchets mais tout le monde jette ses mégots par terre »

Oui c’est frustrant, je ne vais pas vous le cacher. Vous aurez de toute façon des frustrations, parce que lorsqu’on lève le voile, on repère plein de choses qu’on ne voyait pas avant et cela nous démotive parfois. C’est vrai. Mais cela ne doit pas vous décourager. Continuez, en montrant l’exemple ça finit par payer. Vous pouvez aussi sensibiliser votre travail, votre immeuble, à agir différemment. Et dans ces cas, vous serez peut-être surpris de constater que vous n’êtes pas seul.e à le penser mais que personne n’osait rien dire. A plusieurs, vous ferez plus le poids.

Jeremy Rifkin La troisième révolution industrielle

Idée reçue 10 : « Un tel mode de vie n’est pas réaliste, et incompatible avec un modèle économique »

Souvent on entendra qu’on va détruire des emplois, que ces modèles ne sont pas viables. Mais quoi de moins viable qu’un modèle qui nous conduit dans le mur ? Écologie et économie ne sont pas incompatibles, et au contraire, il y a des milliers d’opportunités et d’emplois à créer. Regardez le film Demain, de Cyril Dion, qui recense plein d’actions urbaines et rurales qui fonctionnent. Lisez le livre La 3ème Révolution Industrielle de Jérémy Rifkin (ou mon résumé en lien, qui est un peu plus digeste ;), ou encore Manuel de Transition de Rob Hopkins. Les modèles sont là. Ils sont viables, et surtout ils sont durables parce qu’ils prennent en compte le long terme, ce que ne font pas nos modèles économiques actuels.

Et rappelez-vous : L’utopie c’est penser qu’on peut continuer comme ça éternellement sans rien changer !

J’espère que cet article vous donnera un petit élan en plus pour vous mettre vous aussi à l’action ! Je vous invite à le partager à votre entourage qui se poserait ce genre de questions ! Pour inciter plus de monde à s’investir, tout ce qu’on peut faire c’est montrer que c’est possible et sensibiliser, démonter les idées reçues, faciliter l’accès à l’information et aux solutions pour que chacun.e se rende compte qu’il/elle peut aussi faire sa part.

***

Et toi ? Quelle idée reçue entends-tu le plus ?

Planet Addict

A 24 ans, j'ai plaqué mon CDI pour partir voyager. Un voyage qui m'a emmené plus loin que ce que je pensais : il m'a ouvert des portes pour suivre mes rêves, m'engager à adopter un mode de vie minimaliste et plus éthique, et élever ma conscience. Depuis 6 ans je partage mon cheminement et mes changements d'habitudes de vie avec vous, en espérant planter des graines !

Cet article a 4 commentaires

  1. Louis

    Bonjour Emma,
    Wouha !! Bravo !! Ton article est juste TOP CANON et ultra complet ! Et je partage à 100% le même point de vue pour chaque idée reçue !!
    Pour la 10ème idée reçue, j’ajouterais un argument supplémentaire qui est le suivant: le modèle économique actuel est encore moins fiable en terme d’emplois au sens où – aujourd’hui – la robotisation prend de plus en plus d’ampleur et remplace les emplois occupés par de vrais personnes.
    Objectif de la robotisation : assurer une croissance toujours plus intensive de la production. En ralentissant les rythmes, les robots auraient moins leur place dans la société et remplaceraient – à mon sens – moins de personnes…
    Encore bravo pour cet article! :)

  2. Ping : Limiter ses déchets | Vivre plutôt que posséder - Le répertoire du Coeur

  3. Julie

    J’aime bien cet article parce qu’il ouvre la porte au questionnement. Il donne matière à méditer… Je ne suis pas du tout hippie dans l’âme mais pour l’environnement par exemple, on peut me traiter d’hippie, je vais l’accueillir avec un grand sourire. Si faire gaffe au monde qui nous entoure c’est être hippie… Bah, ça me va! (Tout le temps qu’on ne me demande pas de faire du Yoga pour le poster sur Instagram, ça me va!)

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