De plus de plus de produits et marques « bio » « éthiques » « green » arrivent sur le marché ! Bonne ou mauvaise nouvelle ? Vraie démarche ou opportunisme, ou greenwashing comme on l’appelle ? Si je ne peux pas explorer chaque produit ou chaque marque pour vous, je vous donne des clés pour vous aiguiller dans vos achats responsables.
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Attention au greenwashing !
Globalement, c’est plutôt une bonne chose que le bio et l’éthique aient le vent en poupe. Cela me dit que notre message est entendu et que voter avec son porte monnaie, ça marche ! L’offre s’ajuste à la demande. Oui, mais. Justement, c’est tout un nouveau marché qui s’ouvre et qui attire grandes marques et start-ups, parfois flairant le bon filon mais sans réelle éthique derrière. Alors comment faire le tri ?
La première question à se poser, c’est qui est derrière la marque ? Pour le savoir, on fait un tour sur le site, on regarde les petites lignes sur le paquet, on fait quelques recherches. Une nouvelle marque peut cacher un grand groupe, des valeurs un peu vides ou juste un opportunisme de nouveaux.elles sorti.e.s d’école de commerce.
Ce que je recherche, c’est POURQUOI ce produit, cette marque a été créée. Je vais être plus sensible lorsqu’il y a une histoire, un vécu, un réel engagement.
Voici 3 signes qui m’alertent que je suis peut-être en présence de greenwashing.
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Les grands groupes qui créent des produits bio
Je vous rappelle ma liste de marques que je boycotte, celles-ci je ne veux pas leur donner un sou ! Elles créent des nouvelles marques bio avec un joli packaging pour nous berner, parce qu’elles savent très bien qu’en utilisant leur nom en gros c’est pas crédible. Cela n’empêche que le produit est peut-être ok. Seulement pour moi, si la marque ne change pas ses pratiques sur TOUS ses produits, ça ne vaut rien et en achetant je contribue à nourrir des pratiques que je ne valide pas.
Par exemple : Honest c’est Coca Cola. Greenwashing dans toute sa splendeur !
Voir d’autres exemples de greenwashing
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Les valeurs et l’histoire sont creuses
Je me méfie si je vois des valeurs bateau qui ne sont pas très consistantes, ou si l’histoire est brève ou trop romancée. Je cherche l’authenticité.
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Des moyens et messages commerciaux douteux
Des pubs dans le métro alors que la marque débute, un site Internet trop parfait, des messages commerciaux un peu surfaits sont autant de marqueurs que je regarde. Trop de marketing, c’est louche. Cela ne veut pas dire que c’est un marqueur parfait, mais il m’incite à creuser un peu.
Étudier la composition du produit
Ce qui m’importe le plus, du moment que ce n’est pas un grand groupe qui se fiche de nous, c’est surtout de regarder le produit en lui-même.
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Quelles matières ou ingrédients ?
Pour l’alimentaire ou la cosmétique, je regarde la liste des ingrédients à la recherche d’additifs ou de noms bizarres, au dessus de 10 ingrédients, généralement, je zappe. Je vais chercher à voir s’il y a de l’huile de palme, des ingrédients toxiques, trop de sucre, des ingrédients bio etc. Pour le textile, en ce qui concerne le neuf, je privilégie les matières naturelles ou recyclées.
L’application Yuka est célèbre pour scanner les produits et vérifier s’ils sont sains ou non.
Télécharger mon mémo cosmétiques
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Quelle provenance ?
Plus subtil, je vais voir si les produits viennent de loin ou non pour privilégier le local. Je dis bien privilégier car certaines matières premières viennent inévitablement de l’étranger (coco, chocolat, coton bio, huile de tamanu etc.). Je ne suis pas rigide sur ce point, mais j’y fais attention.
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Des labels ?
Idem, je ne suis pas rigide car les labels, il faut les payer et les petites marques ont peu de moyens. C’est un bon signal, encore faut-il connaître les critères et exigences. Certaines marques préfèrent volontairement ne pas se faire labelliser car elles sont en désaccord avec les exigences de certains labels, trop faibles à leurs yeux.
On peut tout à fait avoir des produits avec des ingrédients issus de l’agriculture bio, sans pour autant que le produit soit labellisé. Je vais donc plutôt regarder si les ingrédients et matières sont certifiées.
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La marque est-elle transparente ?
Parfois, on ne trouve pas les informations que l’on souhaite sur un site, ou alors c’est très succinct. C’est notamment le cas pour certaines marques de mode. Malheureusement, si je ne trouve pas d’info, je passe mon chemin.
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Quels emballages ?
Je suis une adepte du zéro déchet et si la marque est sur-emballée, est emballée dans du plastique, ou distribue des goodies inutiles, je suis assez réticente. C’est plus difficile de s’en rendre compte sur Internet, et c’est pourquoi je privilégie l’achat dans la vraie vie que sur le web. Aussi, parce que j’aime bien toucher, sentir, essayer selon les produits. C’est ce qui fait que j’aime m’orienter vers des boutiques de vrac.
Se renseigner sur les conditions de fabrication
Pour creuser la provenance ou l’éthique, je vais chercher des informations complémentaires sur le site.
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Quelle éthique à l’étranger ?
Comme je vous disais, je ne m’interdis pas de consommer des produits étrangers, en revanche je souhait au maximum qu’ils soient issus du commerce équitable. Je tiens à ce que les conditions de travail soient justes. Généralement, une marque engagée va détailler la manière dont les produits sont fabriqués.
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Made in France, mais comment ?
De la même façon, ce n’est pas parce que certains produits sont Made in France que c’est éthique. Il existe des ateliers clandestins, des partenaires mal rémunérés, pour faire baisser le prix. D’autres marques prônent le made in France mais ne sont pas bio, ou alors on réalise que le design est en France mais la fabrication ailleurs.
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La prise en compte du bien-être animal
C’est un critère qui est important pour moi, il ne l’est peut-être pas pour d’autres. Déjà, j’ai décidé de réduire ma consommation de produits animaux. Je ne consomme quasi jamais de viande, un peu de poisson, peu de produits laitiers et de miel, mes cosmétiques sont pour la majorité véganes, et pour les vêtements j’évite comme je peux. Lorsque j’achète des produits animaux, je privilégie le bio, cruelty free, voire la seconde main pour le textile.
Un dernier indicateur : le prix.
Je ne vais pas mentir, consommer éthique c’est un peu plus cher. Et pour cause. Si on veut respecter les conditions de travail, produire en bio, se payer des labels, produire en France, ça coûte cher.
Personnellement, je préfère payer un peu plus et consommer des produits de qualité qui vont être bons pour ma santé, donc plus sains sur la durée, et qui vont durer donc réduisent ma consommation. Sur le long terme, ça vaut le coup. D’autant plus que je soutiens des pratiques qui sont alignées avec mes valeurs.
Cela veut dire que si je vois du bio au prix de l’industriel, je me méfie ! Pour autant, je ne cautionne pas certains prix exorbitants de certaines marques ! Je fais aussi en fonction de mes besoins, envies et moyens.
Et puis je ne suis pas parfaite ! Il m’arrive de consommer des choses qui n’entrent pas dans tous mes critères, notamment quand je suis invitée, quand je sors, ou quand j’ai besoin de quelque chose que je ne trouve pas en éthique. Je fais comme je peux, de mon mieux.
Mémo Greenwashing
Je vous ai partagé ma démarche pour éviter le greenwashing, mais à vous de prendre ce qui vous parle ou non et de vous l’approprier à votre image, en fonction de vos valeurs à vous.
Rappelez vous que l’idée est également de consommer MOINS et MIEUX, plutôt que de simplement transformer le capitalisme en capitalisme vert. Outre les marques et produits, c’est aussi notre cadence de consommation et nos besoins à réfléchir. L’un ne va pas sans l’autre.
Ci-dessous une petit mémo de cet article, en plus des mini-guides partagés.
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Et toi, comment tu évites le greenwashing ?
Merci pour tes guides, qui me sont précieux et dont je me sers souvent !
Oh merci ça me fait plaisir de savoir qu’ils servent :)