Mes critères de sélection pour une garde robe éthique

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Transformer sa garde robe pour qu’elle soit plus éthique implique de prendre en compte une multitude de critères. Mais étant donné qu’il est rare de trouver un vêtement qui choche toutes les cases, il est nécessaire de trouver sa façon de prioriser ses critères de choix pour tendre vers son idéal. Je vous fais découvrir mes repères pour bien choisir.

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Les dérives de l’industrie textile

Avant tout, revenons-en au commencement. Pourquoi chercher à changer ses habitudes de consommation textile ?

Je vous ai déjà raconté les fabuleux dessous de l’industrie textile dans mon article consacré à l’upcycling des textiles. Mais je suis sympa, je vais tout de même vous faire un rapide récapitulatif. :)

Elle pollue la terre, l’air et l’eau, de part les éléments toxiques utilisés pour la fabrication de la fibre puis du vêtement : les pesticides et insecticides pour la culture, les dérivés de pétrole pour fabriquer les matières synthétiques, les produits chimiques pour décolorer ou traiter les matières, et enfin les colorants pour teindre les fibres. En outre, les vêtements jetés ne sont pas biodégradables et sont incinérés.

Elle utilise beaucoup de ressources, comme les surfaces agricoles, les ressources pétrolières ou forestières, ainsi que l’énergie.

Elle peut être dangereuse pour la santé, de part les éléments toxiques précédemment cités qui contaminent les personnes qui cultivent, fabriquent mais aussi portent les vêtements. Des substances qui se retrouvent aussi dans la terre et l’eau et qui suivent le cycle de la chaîne alimentaire jusqu’à notre organisme.

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Sources des chiffres : GreenpeaceCourrier International Le MondeEncyclo ecolo

Enfin et pas des moindres, elle exploite. Souvent des gens dans des pays en développement, comme l’Inde, le Bangladesh, sans oublier la Chine, mais aussi dans les pays africains, sont sollicités pour la culture, la transformation et la fabrication textile et travaillent dans des conditions déplorables. Des journées qui n’en finissent plus, des tâches répétitives, des salaires insignifiants, des conditions de vie dont nous ne voudrions pas. On se souvient notamment de l’effondrement du bâtiment Rana Plaza au Bangladesh.

Les critères de choix

Adopter une garde robe plus éthique, c’est donc une belle preuve de respect. Respect des hommes, respect de la planète, respect de notre santé. C’est aussi une façon d’exprimer nos valeurs pour un monde plus juste et plus sain, et à travers nos achats de soutenir des marques responsables et engagées.

A présent, sur quels critères baser nos choix ? Je ne vous le cache pas, il existe une multitude de critères que l’on peut retourner dans tous les sens et au final, leur hiérarchisation reste très personnelle.

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Lors de son éco-défi sur le sujet, Natasha a étudié la méthode Wear no Evil, basée sur le choix de 4 critères qui nous semblent les plus importants parmi une liste de 16 possibilités. Pour guider nos achats, on regarde combien de ces critères sont remplis et on si l’on devient un éco-citoyen (1 critère), un éco-guerrier (2 critères) ou un éco-gourou (3 critères).

Y trouvant certaines limites, comme le fait que l’on peut n’avoir qu’un critère de notre short-list alors que d’autres critères sont remplis, elle a décidé de développer son propre diagramme de choix : la méthode GREEM 21. Partant de 5 catégories listant au total 21 critères (facilité d’entretien, utilité de la pièce, choix des matières, impact écologique de la fabrication et impact social de l’achat), tout nouvel achat est guidé par un besoin et l’objectif de remplir au moins 1 critère dans chaque catégorie.

Personnellement, voici comment j’ai décidé d’orienter mes choix pour tout nouvel achat de mode : j’ai séparé mes critères en 3 catégories que je vais baptiser les 3M.

  • Des matières écologiques, dont je vous ferais le guide prochainement, pour que cela respecte la santé et l’environnement.
  • Des marques engagées et dans le courant de la slow fashion, que je vais sélectionner au préalable pour me faciliter la vie.
  • Du minimalisme pour permettre de se concentrer sur l’essentiel et privilégier la qualité à la quantité.

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Idéalement j’aimerai qu’au moins un critère de chaque soit rempli. A minima, je recherche le minimalisme et ensuite à remplir un critère Matière ou Marque.

Quelques précisions

Le cas des animaux

Si les matières animales sont des matières naturelles, elles ne sont pas toutes éthiques pour autant, car les animaux sont le plus souvent élevés dans des conditions atroces et “épluchés” cruellement. Néanmoins, je ne suis pas certaine qu’une garde robe doive être végane pour répondre à des notions d’éthique. Si je ne refuse pas de porter certaines laines (notamment du mohair), du cuir ou de la soie, j’en limite l’achat et choisis de m’approvisionner auprès de marques profondément engagées. C’est simple, jusque là, les seuls vêtements non véganes que je possède proviennent de chez Ekyog. De plus, on peut trouver du mohair ou de l’alpaga produits en France dans de bonnes conditions, ou encore des pièces de seconde main. C’est un choix totalement personnel.

▶ A lire aussi : Mon guide des matières

Les écarts

Je ne vais pas le cacher, je ne respecte pas toujours tout à la lettre et il arrive qu’en fonction des besoins, je ne trouve pas ce que je cherche ou à un prix abordable. Je vais toujours privilégier des marques engagées ou la seconde main, mais il se peut que faute d’options, je me tourne vers une enseigne “ordinaire”. Dans ce cas, j’essaie de choisir une marque qui a entrepris de “bonnes résolutions”.

La question du prix

Indéniablement, les vêtements que l’on va choisir selon ces critères seront plus chers que ceux proposés par la fast fashion. C’est le prix du respect et de la justice je dirais, même si parfois je trouve certains prix excessifs. Et pour moi, les grandes marques qui se mettent au bio/éthique mais dont les prix sont toujours très bas ne m’inspirent pas confiance.

Mais à partir du moment où l’on se tourne vers le minimalisme, on va pouvoir plus facilement se permettre l’achat de quelques pièces éthiques vs beaucoup de pièces non éthiques. Et puis, une garde robe éthique ne se construit pas en un jour. L’essentiel est d’y aller à son rythme et d’intégrer progressivement ces pièces.

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Pour en savoir plus

Les 10 critères de choix de Manon, de Happy new green
Pour être éthique et écologique, une garde robe doit-elle être vegan ?
Les publications de Greenpeace sur les produits toxiques dans le textile

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Et toi, quels sont tes critères pour aller vers une garde robe éthique ?

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Planet Addict

A 24 ans, j'ai plaqué mon CDI pour partir voyager. Un voyage qui m'a emmené plus loin que ce que je pensais : il m'a ouvert des portes pour suivre mes rêves, m'engager à adopter un mode de vie minimaliste et plus éthique, et élever ma conscience. Depuis 6 ans je partage mon cheminement et mes changements d'habitudes de vie avec vous, en espérant planter des graines !

Cet article a 3 commentaires

  1. Nath

    Hello,

    Alors, je sais que c’est un point de détail, mais… 12kg de vêtements jetés par an ?? Je suis sciée. J’imagine que ça veut dire que je respecte au moins un des critères que tu proposes depuis toujours : le minimalisme. Sans rire, les derniers vêtements que j’aie empaquetés pour les donner au Relais datent pour partie de mes quatorze ans… (j’en aurai 33 cette année – et je ne crois pas être habillée comme un sac ;))

    Je me rends compte que c’est peut-être pour cette raison que j’ai souvent un mouvement de recul face aux injonctions à moins consommer, parce qu’en réalité je consomme déjà très peu ; du coup j’ai l’impression qu’on me demande de faire des efforts à la place des autres.

    Je te remercie de m’avoir remis les yeux en face des trous ! Grâce à toi, certaines problématiques me semblent plus claires ; même si je ne me sens pas concernées par toutes, au moins je comprends mieux :)

    1. Bonjour Nath ! Oui je sais les chiffres sont effarants ! Quand on regarde les déchets en général, c’est plus de 360kg par an par habitant. J’en suis loin aussi et c’est tant mieux ! Effectivement, c’est bon de le rappeler pour comprendre qu’on fait déjà pas mal de choses, après le tout est de cibler dans quel domaine on pourrait (et voudrait) s’améliorer.

  2. Ping : Vers une garde-robe plus éthique

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