Dernièrement, j’ai parlé de masculinité et féminité, parce que ce sont des sujets que je trouve centraux dans la construction de notre société. Au fil de mes lectures et écoutes, je comprends mieux les débats actuels sur les genres. A force, j’en deviens même gênée d’utiliser les termes « masculin » et « féminin » pour désigner des traits de caractères ou des énergies. C’est pourquoi au delà du genre, je propose de regarder du côté de la philosophie du Tao, du Yin et du Yang.
Vous allez me dire « mais quel rapport ? Elle commence à partir en live celle-ci ! »
Cela fait plus de 4 ans que je m’intéresse aux pratiques alternatives et notamment énergétiques, que j’approfondis depuis que j’ai débuté ma formation en Shiatsu. Le Shiatsu est une pratique énergétique japonaise, basée sur la médecine chinoise, et donc sur le célèbre Yin et Yang. Et en fait, quand j’entends parler des attributs féminins et masculins, je ne peux m’empêcher de penser aux énergies Yin et Yang, qui selon moi sont beaucoup plus appropriées pour les désigner, et sortir du genre.
Le féminin et le masculin
La binarité du genre
Traditionnellement, on dit qu’on est une femme parce qu’on a une vulve et un utérus, et qu’on est un homme parce qu’on a un pénis et des testicules. Et parce qu’on a l’un ou l’autre, on se voit attribuer tout un tas de traits de personnalité et de manière de fonctionner que l’on associe à la « nature » du féminin ou du masculin.
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Si tu es une fille, alors tu aimes le rose, les poupées, prendre soin des autres, pleurer.
Si tu es un garçon, alors tu es fort, tu aimes le bleu, les camions, te battre à la récré et tu ne pleures pas.
C’est très caricatural, mais très vrai. C’est ce qui fait qu’un garçon qui se bat, c’est parce que c’est un garçon. Une fille qui pleure, c’est parce qu’elle est émotive parce que c’est une fille. A l’inverse, une fille qui se bat, qui aime les pantalons et veut des cheveux courts est qualifiée de masculine ou garçon manqué. Un garçon qui aime danser et jouer aux poupées est qualifié de femmelette.
Dans le premier cas, elle sera moins désirable, moins femme. Dans le second, on sonne toutes les alarmes et on a « peur » que cela cache une homosexualité. Une personne qui en aime une autre du même sexe et du même genre, ce n’est encore pas perçu comme très normal. L’homosexualité, bien que plus démocratisée, est encore très mal perçue.
On aurait donc que deux options : être un garçon ou une fille.
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Ce que dit la biologie
On dit que ces attributs sont « naturels ». La femme étant amenée à enfanter, elle a « naturellement » des capacités maternelles, une sensibilité et une envie de prendre soin du foyer. L’homme étant le chasseur, il a « naturellement » des capacités physiques, un sens de l’orientation et une envie de subvenir au foyer.
En réalité, biologiquement et historiquement, il en est tout autre. C’est à la lecture du livre Homo Sapiens que j’ai lu pour la première fois la différence entre la biologie et la culture.
Biologiquement, ce qui fait une femelle, c’est la capacité à créer des gamètes femelles (ovules) et ce qui fait un mâle, c’est la capacité à créer des gamètes mâles (spermatozoïdes). Et pour se reproduire, il faut que les deux se rencontrent. C’est à peu près tout. Le reste, c’est de la construction.
Terminologie du genre
Les termes « homme » et « femme » n’ont donc rien de biologique. Les attributs sexuels (vulve, pénis), la sexualité (l’attirance pour le sexe opposé ou le même sexe), et l‘identité (qui on est), ne sont pas interconnectés. Ce que l’on attribue de « féminin » ou « masculin » sont plutôt des marqueurs du genre, qui ne définissent en réalité par l’identité, la sexualité, et le sexe d’une personne.
C’est pourquoi aujourd’hui on entend les termes cis-genre et trans-genre. On assigne à la naissance le genre qui est associé aux attributs sexuels.
- Une personne cis est une personne qui se complait dans le genre attribué. Par exemple, je suis une femme cis-genre.
- Une personne trans est une personne qui ne se reconnaît pas dans le genre. Elle effectue une transition d’un genre vers l’autre, avec ou sans changement de sexe et prise d’hormones.
- On parle aussi de personnes non binaires, qui se détachent des deux genres. On les dit « non–genrées » ou « agenre ».
Le Yin et le Yang
C’est à partir de là que la terminologie « féminin » et « masculin » commence à me gêner. Parce qu’il faut arriver à se détacher de la vision qu’on se fait des deux, ils n’ont pas d’importance.
Un personne cis peut aussi tout à fait globalement se comporter comme son genre l’indique, mais pour autant ne pas se retrouver dans tout. Une personne trans va l’être parce qu’elle ne s’identifie pas aux marqueurs de son supposé genre. Elle peut également se sentir dans le mauvais corps / sexe, mais je n’aborderai pas ce sujet très personnel auquel je ne connais pas grand chose, car je suis cis.
Concernant les expressions du genre, je préfère parler d’énergies Yin et Yang. D’ailleurs ce qui est intéressant, c’est que de part notre construction genrée, lorsque l’on parle de Yin et Yang on dit que le Yin, c’est le féminin et le Yang c’est le masculin. Je pense (c’est mon interprétation personnelle), que c’est réellement une association faite de part la définition du genre, et non par une réalité énergétique ou biologique.
Franchement, quant on voit à quel genre on associe l’un et l’autre cela me fait sourire parce que c’est exactement les attributs qu’on leur confère.
Au delà du genre
Je pourrais pousser plus loin dans la théorie chinoise, mais l’idée n’est pas de faire un exposé sur l’énergétique. Avec mes collègues shiatsuki, quand on parle de la société ou des gens et de leur équilibre énergétique, on emploie facilement le vocabulaire Yin Yang, ou des éléments.
Je voulais partager cette idée car je trouve qu’on se porterait mieux si on sortait des carcans genrés et qu’on se laissait être ce qu’on est. Exprimer son énergie Yin si on est un « homme », son énergie Yang si on est une « femme », et sortir de la domination de l’un par l’autre. Par définition, l’un ne vit pas sans l’autre, l’un suit l’autre, l’un est dans l’autre. Donc diviser les gens en 2 catégories n’a absolument aucun sens et est terriblement réducteur.
Peut-être parce que les « femmes » expriment plus de Yin et les « hommes » plus de Yang, en tout cas n’oublions pas que nous sommes tou.te.s constitué.e.s des 2. Ensuite le curseur se place de manière différente chez les un.e.s et les autres.
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Je me permets de re-signaler qu’étant femme cis-genre, je ne mesure pas toute la complexité de ce que c’est que d’être trans-genre. Je conçois tout à fait qu’en dehors des attributs, des personnes puissent vouloir changer physiquement pour mieux correspondre à leur vision de qui iels sont. Et cela ne devrait regarder qu’eux.elles.
Notre corps nous appartient, nous sommes tou.te.s uniques « en notre genre », constitué.e.s d’énergies qui s’entremêlent.
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Et toi, comment comprends-tu les genres ?
merci de partage votre expérience bravo
La théorie du genre à laquelle vous adhérez est une construction idéologique aussi délirante que la théorie de la terre plate, et par ailleurs en contradiction totale avec la philosophie chinoise. Il suffit d’observer le monde animal et la différence de comportement entre mâles et femelles pour réduire à néant votre croyance importée des USA (comme la théorie de la terre plate et ce n’est pas un hasard).
Si vous n’êtes pas d’accord, je vous invite à détailler votre point de vue parce qu’avec ce que vous me dites, c’est assez léger.
La théorie selon laquelle la différence entre genres n’existerait pas est une construction idéologique qui nie allègrement les lois de la biologie, de la psychologie et les observations comportementalistes de la vie animale _ de la même façon que la théorie de la terre plate nie allègrement les lois de la physique. C’est du pur obscurantisme et une façon d’aliéner l’être humain : la négation de la nature est l’une des constantes du totalitarisme sous toutes ses formes. Par ailleurs la transsexualité est une preuve parmi une infinité d’autres du caractère inepte des théories de Judith Butler : si des hommes sentent qu’ils sont nés femmes dans un corps d’homme (ou l’inverse) c’est précisément parce que les psychologies féminine et masculine diffèrent _ dans le cas contraire la transsexualité n’existerait pas. Les théories délirantes importées des USA me rappellent ce qu’écrivait Lautréamont : « Toute l’eau de la mer ne suffirait pas à laver une tache de sang intellectuelle. »
Votre commentaire est peu compréhensible… De plus, cette personne ne nie pas les genres, elle dit simplement qu’il n’y a pas une barrière fixe entre les deux d’où le fait qu’on peut avoir des éléments du Yin et d’autres du Yang tout en ayant une part plus importante dans l’un ou dans l’autre. Et si tu es née de sexe masculin mais que tu as plus de yin alors il est probable que tu es envie de changer de sexe (mais cela ne t’empêche pas d’avoir du yang en toi. Donc à partir de là, je ne vois pas en quoi ça va dans le sens contraire du poste de la personne…
Merci Alexandre :)
Bonjour Alexie : vous avez demandé aux animaux si leur genre correspond à leur sexe ? Qu’on-t-ils répondu ? Par ailleurs votre argument ne tient pas debout. Partons de votre théorie de base qui est que sexe=genre et qu’ils sont indissociables et innés. Si nous sommes par essence plus douces et moins agressives, pourquoi dans énormément d’espèces, la femelle prend le dessus ? Si l’homme est un chasseur, pourquoi dans énormément d’espèces, c’est la femelle qui chasse ? Si le couple HF est une norme naturelle, pourquoi tant d’animaux forment des couples de même sexe ? Quid des animaux qui sont entre les deux ou les deux comme les hippocampes ? Quid des animaux dont le sexe change en cours de vie ? Si nous nous basons donc sur la nature et sur votre postulat que genre=sexe, alors cela signifie qu’il y a une infinité de genre et de sexes et qu’ils sont variables. N’hésitez pas à lire des études à ce sujet pour vous instruire.