J’ai vécu… un Travail qui Relie

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Cela fait un moment que je n’ai pas raconté ma vie ici ! Et surtout pour relater une expérience de vie, un voyage, quelque chose qui me fait vibrer. Il y a quelques jours, j’ai participé à un Travail qui Relie. Un week-end d’écologie profonde et d’éco-psychologie en Alsace, qui m’a fait le plus grand bien. Je vous raconte et explique tout ça !

C’est quoi le Travail qui Relie ?

Le Travail qui Relie, c’est une méthodologie de reliance au vivant sous forme d’ateliers. C’est un processus de transformation personnel et social créé par la docteure en Philosophie Joanna Macy.

Dans notre société actuelle de destruction du vivant, de perte de repères et de liens et d’éveil des consciences, ce travail permet de donner une nouvelle vision du monde. De faire partie d’un tout, de libérer les préjugés et les angoisses face à l’ampleur de la crise écologique pour de redonner la force de continuer d’œuvrer pour le vivant.

Joanna Macy anime des ateliers et conférences partout dans le monde et en France son travail est diffusé par l’association Roseaux Dansants.

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Pourquoi le Travail qui Relie ?

Ce travail est une réponse au constat assez unanime et désolant : même si nous savons que nous nous dirigeons vers un suicide planétaire, nous continuons à agir comme si de rien n’était et pire, d’y contribuer.

Cette situation conduit à une profonde inquiétude, de la peur, de la colère, de la tristesse. Pourtant, l’expression de ces émotions est assez tabou. On est rapidement étiqueté.e de rabat-joie (merci Valeurs Actuelles), de marginaux.ale, d’anxiogène, culpabilisateur.ice., d’hyper-sensible incapable de gérer ses émotions. Et ce refoulement, cette tête d’autruche, ce déni, ne permettent pas d’avoir une réaction saine et constructive.

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Écologie profonde

C’est un terme qui désigne l’expérience sensorielle de l’écologie. C’est le ressenti de notre appartenance à la grande toile de la vie sur lequel est basé le Travail qui Relie. Les ateliers permettent de reprendre contact avec ce ressenti de manière personnelle et collective.

On parle aussi d’éco-psychologie pratique (titre du livre de Joanna Macy), l’alliance de la psychologie à l’écologie pour être mieux avec soi et avec les autres dans cet immense éco-système.

Le Travail qui Relie est inspiré de la science (notamment la science quantique) et les sagesses ancestrales des quatre coins du monde, c’est une véritable pratique intégrative.

 

Comment ça se passe en pratique ?

Le Travail qui Relie auquel j’ai participé a suivi un voyage en spirale avec 4 étapes :

  1. L’intérieur de la spirale, les racines du travail, consiste à s’ancrer dans la gratitude
  2. Le développement de la spirale permet d’honorer sa peine pour le vivant
  3. La floraison de la spirale qu’est le changement de perspective
  4. Les graines qui s’envolent et se déploient en allant de l’avant

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Cela peut encore paraître un peu abstrait, parce qu’il faut le vivre pour le comprendre.

De manière plus concrète, le week-end est articulé autour de ces 4 étapes et chacune de ces étapes comprend des :
– cercles de parole bienveillants,
– temps en solo et en petit groupe,
– moments en nature,
– des immersions méditatives / sonores / contemplatives,
– des danses, des chants…

Je vais vous raconter mon expérience, mais sachez que chaque atelier est différent et les animations varient en fonction des animateurices. Et puis, je vous raconte mon vécu à moi dans le respect de la confidentialité de ce qu’on a partagé !

 


Mon expérience du Travail qui Relie

Je prends un instant pour respirer alors que je pianote sur le clavier. Par où commencer ? Comment vous l’expliquer de manière synthétique (spoiler : c’est pas synthétique ^^) ?

J’ai participé à un week-end organisé par Élisabeth et Mickaël, deux animateurices du collectif Spirales Dansantes formé.e.s par les Roseaux Dansants, structure officielle française de formation au Travail qui Relie.

Nous étions dans un lieu perdu en Alsace, en pleine nature et près d’une source d’eau.

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La source !

Travail qui Relie – Le vendredi soir

Rencontres

Nous ouvrons le week-end avec un cercle de parole pour nous présenter rapidement et pour poser le cadre du travail. Dès le début, on nous demande de quoi nous avons besoin pour que tout se passe bien, ce qu’on aimerait vivre et ce qu’on n’aimerait pas vivre. Rien que ça m’a apporté énormément de réconfort. Je me suis sentie en sécurité et dans le respect du consentement de chacun.e.

Ce n’était pas simple pour moi de me retrouver avec des inconnue.s. Bien que je sois une voyageuse dans l’âme, l’année passée a été tellement éprouvante pour moi que j’ai développé une sorte de phobie sociale qui s’apaise peu à peu. Mais j’appréhendais ce contact avec les autres. Peur de perdre de l’énergie, de contacter mes douleurs, de ressentir celle des autres.

Sonothérapie

Après le dîner, on a eu droit à un bain sonore en nature. Une expérience méditative qui m’a fait voyager en suspendant le temps. Les un.e.s à côté des autres, blotti.e.s, enveloppé.e.s dans nos couvertures pour rester au chaud, je me suis crue en colonie de vacances !

J’ai une grande attirance pour la musique, les sons et les vibrations et c’était une expérience que je voulais vivre prochainement donc c’est parfaitement tombé ;)

J’entendais les sons se déplacer, tantôt près de moi, tantôt au loin. Je tentais de distinguer les sons, entre les bols, les koshis, tambours, kalimba, et autres instruments non identifiés, dont un qui me ramenait à l’océan.

Travail qui Relie – Le samedi matin

Échanger ensemble

Après une nuit de sommeil, nous avons démarré la journée avec un yoga matinal sous le soleil et devant l’incroyable vue sur la vallée et les buses qui virevoltaient dans le ciel.

La matinée était consacrée à la gratitude, où nous avons pu aussi exprimer ce que cela voulait dire pour nous. Nous avons échangé des moments en duo, à se regarder les yeux dans les yeux ce qui pour moi était un exercice hyper dur. Je me suis sentie méga vulnérable (mal à l’aise ?) et un peu intrusive dans l’intimité de l’autre.
C’est fou ce qu’un simple regard peut entraîner comme pensées.
C’est fou aussi de me rendre compte que je suis une pro du regard qui esquive et que ce simple exercice m’a beaucoup challengé. Peur d’être vue, qu’on me voit, d’être démasquée, d’être lue, d’être jugée…

Contacter les éléments de la nature

J’ai ensuite passé un moment incroyable en nature, nous avions 30 minutes de communion et ma première pensée était « mais je vais m’ennuyer ». Il faut dire que lorsque je me balade en nature, mon cerveau est en kiffe. Il en profite pour brainstormer, ressasser, imaginer un milliard de possibles.

Cela m’a surpris de prendre le temps de me poser contre un arbre, de chanter, de regarder les pousses de trèfles, de regarder la sève, de me sentir oppressée par le bruit d’une moto qui passe au loin.
J’ai pensé à tous ces êtres vivants qui ne savent pas ce que sont ces bruits et doivent s’adapter en permanence. J’ai aussi trouvé un tronc sur lequel grimper, m’allonger et marcher à quatre pattes comme une panthère sauvage.

Je me sentais vraiment faire partie de cette nature et j’ai retrouvé des sensations contemplatives que je n’atteins qu’en plongée sous-marine – là où tout est calme, inconnu, immense, fascinant et hostile en même temps.

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Le bol tibétain qui fait éclabousser l’eau avec le son

Travail qui Relie – Le samedi après-midi

Déposer ce qui me pèse

L’après midi était le moment d’honorer notre peine et notre souffrance et donc de contacter différentes émotions à travers un cercle de parole. C’était dur. Pas éprouvant, simplement ce n’est pas évident de contacter des émotions à la demande et je me suis sentie assez vide. Pas vraiment capable de ressentir dans mes tripes l’émotion qui correspondait à mes mots. C’était néanmoins un exercice très riche, parce que j’y ai déposé tout ce que j’avais sur le cœur au sujet de l’environnement, de notre société, de la situation sanitaire, des femmes et des relations humaines.

Voyager au fond de soi

Ce temps a trouvé son apogée lors de l’expérience du soir sous forme de voyage chamanique. Je suis partie au rythme du tambour et de la voix de notre guide Élisabeth.
A la fin, je n’étais pas capable de me lever. Je me sentais étrange, avec un grand besoin de calme. Mais mes camarades étaient d’humeur à raconter leur vécu, à rire, à chanter. Je me sentais complètement dans une autre énergie.

J’ai remonté le temps à la rencontre des personnes qui m’ont initié à la spiritualité, aux expériences de guérison, je suis partie au Mexique et en Colombie, j’ai salué ces personnes. Dans ce moment, impossible pour moi donc de m’exprimer et de connecter avec le présent.
J’ai dû m’isoler pour… pleurer.
Vider un trop plein qui pourtant n’était attaché à aucune émotion. Alors je n’ai pas cherché à comprendre.

J’ai laissé couler, emmitouflée en chien de fusil dans ma couette dans le noir pendant 15 minutes. Je ne jugeais pas comme je peux le faire habituellement. J’ai été rappelée à la réalité par une voix envoutante venant d’en bas. Une des participantes a chanté des notes qui ont vibré en moi et ça m’a permis de revenir parmi les autres.

C’est fou comme les choses s’articulent naturellement.

Travail qui Relie – Le dimanche

Déployer les possibles

Oui, il reste encore une journée ! J’ai l’impression d’avoir passé une semaine tellement on a vécu de choses.

Cette fois-ci, on repart dans le positif et on enclenche le changement de cap. Nous avons fait du travail en duo pour nous repositionner dans notre contexte temporel, notre vécu, nos forces, nos aspirations.

Nous avons fait un moment d’enterrement de capsule pour les futur.e.s êtres de ce monde. J’ai toujours vu ce truc dans les séries mais je ne l’avais jamais fait. On peut dire que pendant ce week-end j’ai pas mal contacté ma petite fille intérieure qui a pris plaisir à ce genre d’activités.

Nous avons écrit et voyagé dans nos interprétations et propositions de ce qui structurera le monde de demain : la protection du vivant, le changement des consciences, la création de structures alternatives.

Méditer sur notre évolution

Il y a eu cette méditation en mouvement aussi, ce voyage dans le temps du stade de bactérie au stade d’humain.e (oui je dis beaucoup voyage ^^). Moi qui ait du mal à rester concentrée dans les méditations guidées parce que soit je pars ailleurs soit mon mental s’en mêle pour vouloir tout bien faire, la méditation interprétée en mouvement m’aide vraiment à suivre ce qui est guidé et je l’intègre au plus profond de mes cellules.

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Ressentir ce que c’est d’être humain.e

La deuxième journée est bizarrement un peu floue dans mon esprit. Mon souvenir est moins structuré, je distingue plus difficilement les étapes. Ce dont je me souviens clairement c’est l’expression de la vulnérabilité. De voir des personnes admettre ce qui était difficile, de voir des larmes monter dans le regard de l’autre à la réalisation de quelque chose de résistant ou douloureux tout en suivant cet instant d’un sourire. D’entendre des personnes qui n’avaient pas encore osé prendre beaucoup la parole le faire. De sentir cette appartenance au groupe après seulement deux jours – et sans même savoir qui fait quoi dans sa vie !

Au moment de clore le travail, j’étais incapable de prendre la parole. Plus j’entendais les autres et plus je sentais les larmes couler. Je me sentais juste hyper reconnaissante d’avoir vécu ça et d’avoir reconnecté. C’était dur pour moi de dire au revoir à ce moment et comme je l’ai partagé aux autres : ça m’a fait du bien de retrouver ce sentiment.

Ce que je retiens de cette expérience du Travail qui Relie ?

Que je ne suis pas seule à galérer avec ce monde à contre-courant et mes contradictions, que je suis de nouveau capable de sociabiliser, qu’il existe des personnes incroyables sur cette Terre, qu’il est possible d’échanger avec une bienveillance de dingue et que c’est la base pour des relations et une vie saine.

Je revois Élisabeth (merci à toi) venir me voir le dimanche matin pour s’assurer que j’allais bien après le voyage chamanique et qu’une chose qu’elle avait dit la veille ne m’avait pas vexé. J’étais juste… pas habituée à ce que quelqu’un qui remarque quelque chose ne le mette pas sous le tapis et s’exprime. Punaise, ça fait tellement de bien et je me dis « oui Emma, tes émotions ou réactions ont le droit d’être et si quelqu’un les juge cela ne remet pas en question leur présence ».

Bref, je suis encore en train de digérer cette expérience sans chercher à la comprendre plus que ce que j’ai vécu. Ce qui est certain c’est que ça m’a fait énormément de bien, qu’elle fait partie de moi et que je reste reliée à ces êtres avec qui je l’ai vécue.

Remerciements

Je tiens donc à remercier ma chère Gwen pour m’avoir embarquée dans son van avec sa chatte, à Élisabeth et Mickaël pour leur magnifique encadrement et animation, et à tou.te.s les participant.e.s pour leur présence, leur énergie, leur cuisine, leurs bras, leurs regards, leurs forces et leurs faiblesses.

Cela fait du bien de retrouver de l’humanité

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Crédit photo : Yannick B.

Infos pratiques sur le Travail qui Relie :

Site des Roseaux Dansants : comprendre le Travail qui Relie et voir les prochains ateliers / retraites. Pour être formé.e à l’animation c’est ici et après avoir fait au moins deux ateliers avec l’association.

Page Facebook des Spirales Dansantes : collectif d’animateur.ice.s du Travail qui Relie formé.e.s par les Roseaux Dansants.

Le prochain atelier co-animé par Élisabeth aura lieu autour de Nantes du 22 au 24 Août. Plus d’infos ici.

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Et toi, quand est-ce que tu participes à une spirale ?

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Planet Addict

A 24 ans, j'ai plaqué mon CDI pour partir voyager. Un voyage qui m'a emmené plus loin que ce que je pensais : il m'a ouvert des portes pour suivre mes rêves, m'engager à adopter un mode de vie minimaliste et plus éthique, et élever ma conscience. Depuis 6 ans je partage mon cheminement et mes changements d'habitudes de vie avec vous, en espérant planter des graines !

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