Le réchauffement climatique n’étant plus à démontrer, l’écologie doit prendre une place de plus en plus importante. Pour avoir une idée de où on en est, je me suis demandé quels étaient les pays les plus écolos, comment c’était évalué et ce que ça voulait dire pour l’avenir.
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Les classements des pays les plus écolos
Je ne vais pas mentir, l’avenir fait un peu peur en ce moment avec l’urgence climatique. De plus en plus de personnes souffrent d’ailleurs d’éco-anxiété. Moi-même, je me demande ce que je souhaite pour mon avenir, comment je peux continuer de contribuer à changer les choses, et où je pourrais vivre.
J’ai donc voulu jeter un œil sur les fameux classements des pays les plus écologiques. Pour y trouver de l’inspiration, une dose d’espoir, un avant-goût de la direction que l’on prend.
J’ai trouvé deux grands types de classements :
Le classement de Yale
L’université de Yale aux Etats Unis publie chaque année un rapport sur l’Indice de Performance Environnementale (IPE), qui compare en 2018 180 pays sur 24 indicateurs à travers 10 catégories. Parmi elles, la qualité de l’eau, la pollution de l’air, la biodiversité et les émissions de CO2. Ces mesures permettent d’évaluer où en est un pays par rapport aux objectifs de leurs politiques environnementales.
Voici le dernier classement, où, à ma surprise, la France obtient la 2ème position mondiale. D’ailleurs, les 10 pays les plus écolos seraient des pays européens.
Parmi les conclusions, la qualité de l’air reste la menace sanitaire principale, la protection des aires marines a rencontré de grands progrès et des progrès sont aussi notés en matière d’émissions de GES (même si ce n’est pas suffisant).
Le classement du conseil mondial de l’énergie
Le conseil mondial de l’énergie, est une organisation internationale à but non lucratif et agréée par l’ONU qui analyse les tendances énergétiques et utilise un classement basé sur l’Indice Trilemme Energétique. Il classe 125 pays selon leur capacité à fournir de l’énergie durable sur 3 critères : la sécurité énergétique, l’équité énergétique (basée sur l’accès et le coût), et la viabilité environnementale.
Classement du trilemme énergétique
D’après ce classement, on trouve aussi que les pays européens sont en tête, et les moins bien notés sont des pays africains, principalement en raison de déficits d’infrastructures.
Comment comprendre ces classements ?
Ces deux classements sont basés sur des critères différents, l’un étant plus focalisé sur la performance énergétique et l’autre sur le rapprochement des objectifs politiques. Néanmoins, on trouve des tendances similaires, à savoir que les pays européens sont en tête, avec les pays nordiques notamment qui sont souvent cités en référence. Si on regarde du côté des villes les plus durables, on voit aussi qu’elles se trouvent en majorité en Europe.
Faut-il s’en réjouir pour autant ? L’université de Yale mentionne dans son rapport que si les avancées sont encourageantes, elles doivent encore s’accélérer pour remplir les accords de Paris de la COP 21. Aussi, on peut aussi imaginer que si un pays réduit ses objectifs, il peut obtenir un meilleur score. Enfin, l’étude met en avant la corrélation positive entre croissance économique et santé environnementale, mais que la croissance génère aussi plus de pollution et de déchets.
En matière énergétique, on peut également approfondir en s’interrogeant sur la dépendance énergétique globale. Ne pourrait-on pas prendre en compte le volume d’énergie utilisé et chercher à le réduire, plutôt que simplement remplacer l’énergie fossile par du renouvelable ? Et n’oublions pas qu’en France, la majorité de notre électricité est nucléaire, même si la part du renouvelable est grandissante et de plus en plus accessible.
Je trouve que les classements permettent de donner des repères, pour autant j’essaye toujours de garder un esprit critique car je sais que l’analyse statistique est compliquée.
Prendre en compte d’autres critères
Pour aller plus loin, je pense qu’il est important de prendre en compte l’exigence de la politique écologique d’un pays. En France par exemple, quand je vois qu’on traîne l’Etat en justice parce qu’il ne remplit pas ses promesses, que les lobbies s’introduisent encore dans les écoles, que l’on accepte un complexe commercial désastreux, que des militants non violents sont gazés à bout portant, je me dis qu’il y a encore de sérieux progrès à faire, et que si on obtient la 2ème ou la 10ème place, qu’est-ce que cela veut vraiment dire ?
Je pense aussi qu’il faudrait commencer à se détacher de la croissance économique et aller vers une mesure du bien-être qui prend également en compte les notions d’égalité (discriminations sociale, raciale et des genres notamment). D’ailleurs, il existe une mesure, le Happy Planet Index, qui propose un calcul basé sur le bien-être, les inégalités, l’espérance de vie et l’empreinte écologique. Et là, surprise, la France est 44ème, alors que les premiers sont des pays d’Amérique centrale, le Costa Rica en tête.
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Et toi, que penses-tu des différents classements des pays les plus écolos ?
Merci pour ces recherches. Je suis vraiment étonnée par ces classements. Quand on voit l’augmentation du nombre de 4×4 et autres cross-over dans nos villes, l’augmentation de l’utilisation des produits phytosanitaires dans nos campagnes, le nombre de piscines privées construites qui ne cesse d’augmenter, les gens qui achètent toujours plus de produits sur-emballés et de bouteilles d’eau, les vols en avion low-cost qui font de la France apparemment l’un des pays les plus survolés d’Europe etc. etc.. j’ai vraiment des réserves sur ces classements.
Merci pour tes remarques Suzanne, c’est pourquoi lorsque l’on voit un classement, il faut voir ce qu’on y met derrière. Sur quels critères ils sont basés. Par exemple, on ne prend pas en compte l’impact de la production, qui est majoritairement faite hors territoire en ce qui concerne les pays européens. C’est un peu comme dire qu’on est zéro déchet et qu’on mange tous les jours dehors. Forcément, si on n’achète pas la nourriture nous-même et qu’on la ramène chez nous, on ne créé pas de déchets d’emballages. Mais si à côté on mange au resto, on se fait laver les cheveux chez un coiffeur etc. EUX vont utiliser des ressources, et par notre biais augmenter leur impact. La mesure d’impact est pour ainsi dire assez complexe car on ne peut prendre en compte uniquement un côté de la pièce.
Aussi, je reprécise que le classement de Yale se base sur les objectifs des politiques environnementales, et le second, uniquement sur l’énergie. Ce que vous mentionnez n’a pas l’air d’être mesuré…
Bonjour
Alors que je recherchais des données sur les pays les plus écolos, je prends connaissance de votre article et vous en remercie. Selon les études, les critères sont différents comme vous l’indiquez.
Nous pourrions nous réjouir de voir la France seconde dans le classement que vous mentionnez.
A titre de comparaison, c’est très différent dans l’étude de Good Country Index qui établi le classement des cinq pays les plus performants en terme de politique environnementale. La France est 16ème.
Leurs critères sont : l’empreinte écologique – la quantité de surface terrestre bioproductive nécessaire pour produire les biens et services que nous consommons –, la part d’énergies renouvelables, la quantité de pesticides exportée et la consommation de substances qui menacent la couche d’ozone (chlore, carbone, hydrogène). Le Top 5 appartient à la Norvège, la Suisse, le Portugal, la Slovénie et Chypre. Intéressant n’est-ce pas ?! ;)