Luttons contre la déforestation !! Oui mais comment ? Aujourd’hui, on ne peut plus passer à côté de ce fléau qui, soyons honnêtes, menace notre survie. Huile de palme, élevages, culture de soja, bois illégal, toutes ces activités pèsent lourd sur les forêts du monde et en particulier les forêts tropicales, Amazonie en tête. Comment ne pas se sentir tous petits et dépassés devant un tel problème ? Parmi les associations de lutte contre la déforestation, je voudrais vous faire découvrir Envol Vert qui travaille sous un angle original et efficace.
Envol Vert
Pour les présentations, Envol Vert est une petite association crée il y a trois ans par deux amoureux de la forêt, Daisy et Boris. Plutôt que de se lamenter sur les désastres liés à la déforestation, ils ont choisit de se retrousser les manches et de proposer des solutions concrètes.
En France, l’association met en place des campagnes choc et mobilisatrices pour éveiller les consciences sur les causes de la déforestation, comme l’élevage bovin, et sur les services rendus par la forêt en termes d’alimentation, de papier, d’eau, de CO2 et de plaisirs récréatifs.
(c) Léa Durant
Sur le terrain, en Amérique Latine, Envol Vert apporte son soutien à des associations et de communautés locales à travers des projets tels que la reforestation, l’éco-tourisme et le sylvopastoralisme.
Pour comprendre un peu mieux de quoi il en retourne, Daisy et Boris ont accepté de répondre à mes quelques questions !
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Pourquoi avez-vous décidé de monter votre association ?
Daisy : Lorsque je suis partie travailler sur le terrain en Amazonie avec les communautés indigènes en forêt, j’ai eu l’occasion de rencontrer des acteurs regroupés en coopérative, en minuscule association, en groupement paysans qui tentaient de conserver la forêt, d’arrêter les pratiques illégales et destructrices si culturellement ancrées, de sensibiliser leurs proches.
Ces personnes m’ont d’autant plus touchées qu’elles faisaient ça sans moyens financiers, sans appui, alors qu’elles-mêmes avaient du mal à joindre les deux bouts. J’ai voulu les aider et c’est comme cela qu’Envol Vert est né.
Daisy – (c) Envol Vert
Plus précisément, comment intervenez-vous sur le terrain ?
Daisy : Nous nous appuyons sur les acteurs locaux, nous sommes là pour les aider dans leur projet. Parfois nous arrivons à obtenir des financements que nous leur adressons directement pour le bon déroulement du projet ou pour mener des actions complémentaires (études, plantations, pépinières, formations…).
Parfois nous n’avons pas de financements mais nous arrivons à leur obtenir du matériel ou encore des compétences et de l’aide technique et de terrain à travers des volontaires qui les aident sur le terrain, les forment et leur garantissent une certaine représentation institutionnelle dont ils ont souvent énormément besoin pour être reconnu.
Pouvez-vous nous donner un exemple de projet en cours ?
Boris : Un des projets en cours d’Envol Vert est d’appuyer une communauté de « sans terre » en Colombie pour trouver des alternatives à la déforestation et la chasse illégale à travers un projet de plantation d’arbres. En développant des projets agroforestiers qui incluent un système sylvopastoral (association de pâturages et d’arbres qui réduisent les impacts environnementaux) afin de créer une zone tampon autour d’une réserve de forêt sèche, dont il ne reste plus que 2% de la surface ancestrale et qui hébergent une des dernières populations de tamarins titi.
Le titi – (c) Envol Vert
Question plus philosophique, quel est votre plus grand souhait pour la société de demain ?
Boris: C’est une grande question avec une infinité de réponses, mais si il fallait prioriser le plus grand souhait serait de voir l’Homme réintégrer son écosystème Terre, avec les équilibres que cela implique. Avant d’être Pierre, Paul ou Jacques, avant d’être juif, musulman ou bouddhiste, avant d’être de gauche ou de droite, pour tel ou tel club de foot, ambitieux ou égoïste nous sommes Homo Sapiens et nous souhaitons perdurer notre espèce, une espèce qui même si elle a un statut de conservation UICN* de « préoccupation mineure » est en grand danger, menacée par elle-même.
(* Union Internationale pour la Conservation de la Nature)
Boris – (c) Envol Vert
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Le sylvopastoralisme, je vous en avais brièvement parlé dans mon article consacré aux alternatives à l’agriculture moderne. C’est un mode de gestion qui consiste à faire pâturer les animaux sous les arbres profitant ainsi de leurs ressources fourragères, plutôt que d’abattre ou de brûler la forêt pour les transformer en pâturages.
(c) Envol Vert
D’ailleurs, Envol Vert mène actuellement une campagne de financement sur Ulule (La vache, jamais sans son arbre) pour récolter des fonds destinés à mettre en place un projet de sylvopastoralisme dans une communauté locale au Nicaragua et ainsi limiter l’impact de leur élevage sur la forêt. Si le projet vous emballe, n’hésitez pas à les soutenir, toute aide sera bien utilisée !
(c) Envol Vert
Si j’ai choisi de vous présenter cette association, c’est parce que je la connais bien pour avoir dévoué de nombreuses heures bénévoles à sa cause et que je connais bien ses fondateurs. Je suis donc bien placée pour vous assurer de leur sérieux et de leur dévouement dans leur travail ! Leurs projets sont vraiment intéressants, offrent de véritables solutions locales, et leurs campagnes sont très professionnelles et marquantes ! Je vous invite fortement à jeter un œil sur leur site pour découvrir leurs autres projets et les missions bénévoles en cours.
▶ A lire aussi : Les projets de l’association en Colombie◀
« Nous sommes la dernière génération à pouvoir sauver nos forêts, les empêcher de disparaître pour toujours ! »
« La forêt nous est plus précieuse pendant qu’elle est vivante. »
Edit : La campagne de financement s’est terminée avec succès avec l’atteinte de l’objectif à 101%, soit 3059€!
Et en bonus, Daisy a été récompensée par le prix Terres de Femmes de la fondation Yves Rocher pour ce projet !
Note : Toutes les photos de cet article sont la propriété de Envol Vert.
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Et toi, que penses-tu des projets d’Envol Vert ?
Merci pour la découverte de cette belle initiative!
Avec plaisir! C’est vraiment une super asso, j’ai appris beaucoup à leurs côtés.
Si seulement il y avait plus de personnes comme Daisy et Boris, merci ,reste à nous de nous investir encore plus dans la préservation du poumon de la planète!! laissons pousser ces petites graînes vertes
Très bien dit Christine, merci! Comme on dit toujours, chacun peut faire un petit peu! :)