Upcycling : Relooker ses vieux textiles

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La couture, j’adore ça. Même si je suis dépourvue d’une machine à coudre… Pour cette deuxième édition de la série “Upcycling” du défi créa, j’ai donc souhaité plonger dans mon tiroir de vieux vêtements et chutes de tissus, pour voir si je ne pourrais pas leur donner une seconde vie !

Retour sur ma prise de conscience

Lorsqu’on commence à fouiner un peu dans le processus de production du tissu et la confection de vêtements, on peut dire que c’est un peu déprimant. Derrière la mode se cache un monde bien triste, injuste et polluant.

Je me souviens lorsque je suis rentrée de mon premier voyage longue durée, avec la récente découverte des aberrances de l’élevage intensif et la décision de quitter mes habitudes de carnivore acharnée, je suis aussi tombée sur une vidéo montrant l’impact de la fabrication de sous-vêtements.
Je me rappelle avoir été désemparée face au choc de prendre conscience des impacts dévastateurs de notre consommation a tous les niveaux. Mon joli petit monde fantaisiste s’effondrait et j’ai eu du mal à avaler la pilule.

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Je n’ai jamais été une fashion victim. Faire les soldes et le lèche vitrine, très peu pour moi ! Et puis vu que je suis atteinte d’indécision chronique, on oublie les séances shopping entre amies, je suis un enfer ! Néanmoins, même si je consomme peu je ne cache pas que j’avais tendance à me tourner vers les produits pas chers, donc forcément les plus concernés… Encore une habitude à changer !

C’est comme ça qu’à l’époque, j’ai décidé d’aller travailler pour une marque de vêtements bio et éthique pour faire le plein de bonnes énergies ! Et j’ai retrouvé un peu le goût de la mode, tout en restant minimaliste. J’ai décidé qu’il valait mieux acquérir plus de pièces de qualité, plus chères certes, mais plus en accord avec mes valeurs et comme c’est durable, on a moins besoin d’acheter sur la longue.

Toxicité de notre garde robe

Il n’y a pas que dans les produits d’entretien ou de beauté que l’on trouve des produits toxiques ! La confection de textiles, que ce soit les vêtements, les chaussures ou l’ameublement, est source de pollution et de contamination grave.

L’industrie du textile utilise des matières naturelles, d’origine animale ou végétale, et des matières artificielles très souvent à base de pétrole. La culture des plantes, l’élevage, la création de fibres synthétiques, puis la teinture, le tannage (du cuir), le lavage et la fabrication, toutes ces étapes impliquent des intrants dangereux pour l’environnement et la santé. Produits chimiques, engrais, pesticides et métaux lourds se retrouvent donc dans nos textiles, participant aux développement de cancers, perturbations hormonales, inflammations et irritation de la peau.

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Sources : Consoglobe et Greenpeace

D’ailleurs, c’est a cause de l’utilisation de nombreux de ces produits par de grandes marques de vêtements que Greenpeace a lancé une campagne DETOX en 2011 pour les montrer du doigt et les inciter a revoir leur procédés de fabrication. Depuis, certaines marques ont commencé à se bouger…

Mais ce n’est pas fini ! Aux substances toxiques s’ajoutent la pollution de l’eau et de l’air, la déforestation (si, si !) et une consommation hallucinante d’eau et d’énergie !

L’industrie textile serait responsable de près de 20% de la pollution de l’eau dans le monde et utilise des milliards de litres d’eau chaque jour. Au Bangladesh par exemple, les substances chimiques utilisées sont souvent rejetées dans les cours d’eau, qui approvisionnent l’irrigation des cultures destinées à l’alimentation… Sympa la chaine alimentaire !

La culture du coton, ce n’est plus un secret, nécessite des quantités effarantes d’eau : 5 000 litres pour un kilo, plus de 2 500 litres pour un simple t-shirt et … {roulement de tambour} … 11 000 litres pour un jean !

Côté cuir, l’élevage industriel des bovins est très polluant, notamment par la production de méthane, un gaz à effet de serre. Ce que l’on sait moins, c’est que c’est aussi une source de déforestation importante ! L’élevage bovin est responsable de plus de 65% de la déforestation en Amérique du Sud, Brésil en tête car il possède près de 90% du cheptel bovin de la région !

Je sais ce que vous allez me dire. “Le cuir c’est un sous produit de la viande, l’élevage c’est avant tout pour la production de la viande et le cuir c’est de la valorisation!”. Alors, oui et non ! Quand on voit que le cuir représente au moins 20% des profits tirés de l’animal, (allant jusqu’à 40% selon les sources), je parlerai plutôt de co-produit ! Sans le cuir, l’élevage bovin dans ces zones à risques serait considérablement moins rentable. Si le sujet vous intéresse, vous pouvez lire le rapport d’Envol-vert auquel j’ai fièrement participé !

Et je ne vous parle même pas des souffrances animales causées par les élevages intensifs pour la production de fibres comme la laine, la soie ou encore la fourrure !

Éthique et conditions de Travail

Du fait de toutes les étapes de la production textile, ce sont des dizaines d’usines qui sont impliquées, souvent à l’étranger et employant de la main d’œuvre faiblement rémunérée et travaillant de longues heures dans des conditions lamentables, sans compter le recours au travail des enfants. C’est que quand on veut offrir un produit pas cher et faire de la marge, y a pas vraiment de secret…

Dans ces conditions, la qualité est souvent sacrifiée, mais bon obsolescence programmée oblige, c’est  mieux pour les affaires! Un vêtement déchiré ? On en rachète un neuf ! De toute façon c’est si peu cher ! Je vous dis pas le bilan environnement santé a la fin de l’année… Chaque année, un américain jetterai 50kg de textiles et les français, 12 kilos de vêtements. Mais bon, si c’est bon pour la mode, alors tout va bien…

D’ailleurs en Norvège, 3 blogueurs mode on été invités au Cambodge pour travailler dans les mêmes conditions que les ouvriers locaux. Bien sûr, ils ont été épouvantés du mode de vie et des rythmes de travail imposés à ces personnes, si bien qu’une participante est devenue activiste à la suite de cette expérience.

Trailer du documentaire Sweatshop – Deadly fashion

Conseils pour une garde robe plus saine

Il est clairissime qu’il faut passer au textile écolo, éthique et sain, pour tout le monde. Cela se fait doucement, les marques commencent à s’engager et d’autres naissent avec la volonté de proposer une alternative.
Les labels bio et éthiques émergent et nous orientent vers les meilleurs choix. Tout comme l’agriculture cependant, je déplore que l’on doive se payer une certification bio, alors que selon moi il faudrait plutôt imposer une taxe sur les productions toxiques…

Labels

Quoi qu’il en soit, voici 4 nouveaux réflexes à développer pour purifier sa garde robe: Réduire, Repenser, Réutiliser et Recycler !

Réduire ! Minimiser sa consommation en triant sa garde robe et garder ce que l’on met le plus souvent et ce qu’on aime le plus. Donner ou vendre le surplus et éviter de succomber aux crises de shopping!

Repenser ! Se diriger vers les labels et marques éthiques pour les nouveaux achats. Oui, c’est plus cher, mais vous faites un très bonne action pour vous, les autres, et la planète.

Réutiliser ! Tenter l’expérience des boutiques de seconde main et ainsi consommer ce qui existe déjà! On trouve parfois de très belles pièces, et c’est bon marché!

Recycler ! Des vêtements abîmés, troués, démodés, ou dont on ne peut se séparer? Plutôt que de jeter, on répare, on customise ou on upcycle !!

▶ A lire aussi : Comment se constituer une garde robe minimaliste

Nos créations textiles !

Pour l’occasion, nous avons cherché plusieurs façons de redonner vie à nos vieux bout de tissus, plutôt que de les jeter, en les valorisant de manière utile.

Avec des chutes de tissu, on peut faire pas mal de choses! Des chiffons pour le nettoyage de la maison, des serviettes (et ainsi éviter d’utiliser des serviettes en papier, les arbres vous remercient !), des petites fleurs, des housses de coussin (ma robe fétiche rendait l’âme!), des cartes de vœux ou du relooking de boîtes en carton.

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La petite sœur nous a aussi confectionné une très jolie poupée (qui porte très bien ma robe !), qui lui a remonté le moral lors d’une journée bien triste.

Ceci m’a donné l’idée de créer une peluche dont j’avais repéré le tuto sur la toile, faite à partir d’un gant. Bon ici, pas de gant, mais qu’à cela ne tienne, on se lance tout de même ! Et pour remplir, j’utilise mes petites chutes de tissu, comme ça on jette rien ! Du coup, ce petit écureuil est devenu mon porte aiguille, et malgré le fait que cela reste un bout de tissu, cela me fait un peu bizarre de lui planter mes aiguilles…

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Aussi, il existe un nombre incalculable de tutos pour transformer ses vieux t-shirt ! On peut les customiser à l’aide de quelques coups de ciseaux pour leur donner un aspect nouveau ou les transformer en robe ou en jupe, les changer en sacs, en couvertures et encore bien d’autres idées !

Voici quelques exemples expérimentés: un sac de linge sale en 5 minutes top chrono, des petites pochettes/ sacs pour les courses en vrac (cousues à la main, oui oui!) et un sac de plage ! Ma sœur quant à elle a retaillé quelques débardeurs pour leur donner un peu de peps !

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N’oublions pas les participations du groupe Facebook ! On y retrouve les désormais célèbres sacs de vrac de Clémentine la Mandarine, la couverture en chutes de tissu de Tiphanya, les disques démaquillant de la Fabrique à Malices, le tapis tressé de vieux vêtements sur une base de corde de jute d’Esther et les belles créations crochetées de Maryline ! Merci pour vos idées :).

Création groupe text

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Et toi, tu fais quoi de tes vieux tissus ?

Pinterest-upcyling textile

Planet Addict

A 24 ans, j'ai plaqué mon CDI pour partir voyager. Un voyage qui m'a emmené plus loin que ce que je pensais : il m'a ouvert des portes pour suivre mes rêves, m'engager à adopter un mode de vie minimaliste et plus éthique, et élever ma conscience. Depuis 6 ans je partage mon cheminement et mes changements d'habitudes de vie avec vous, en espérant planter des graines !

Cet article a 4 commentaires

  1. Tiphanya

    As-tu réussi à voir le documentaire sur les blogueurs mode ? J’avais déjà vu le trailer, tenté de mettre la main sur le documentaire, en vain.
    J’ai habité en région parisienne à côté d’une benne emmaüs pour déposer des vêtements. Elle débordait en permanence, tout en étant vidé régulièrement. Incroyable ! Alors 12kg / an ça me semble tout à fait crédible et en même temps énorme.

  2. Marie Astrid

    Je dois dire que cela ne m’étonne pas malheureusement…
    Je suis pourtant une personne qui achète régulièrement des vêtements sans tomber dans l’exces (j’ai du mal à me raisonner parfois), mais je dois dire que lorsque je vais en ville le samedi, j’hallucine. Les personnes ont toujours des sacs, les ados je crois sont les pires, j’ai été ado mais je n’ai pas l’impression que l’on « consommait » autant de textiles il y a encore 10/15ans… C’est triste et difficile de limiter cela quand l’on voit les campagnes modes que font les géants du textile.

    1. Planet Addict

      Oui moi aussi ça me rend dingue! Je ne vais plus faire de shopping, mais c’est vrai que quand j’y vais, j’hallucine un peu aussi! Mais faut pas désespérer, on y arrivera ;)

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