De plus en plus de marques de mode éco-responsable font leur apparition et ce n’est pas toujours évident de déterminer si leur démarche est réellement éthique. Sidonie, co-fondatrice de la marque de mode éco-responsable Thelma Rose a répondu à mes question au sujet de sa vision de la mode.
La mode « Green » peut devenir un casse tête
La mode est un véritable fléau environnemental, humain et climatique. La mode responsable a le vent en poupe et on voit de plus en plus de marques s’y mettre, ce qui est une très bonne chose.
Néanmoins, je constate que ce n’est pas si simple de déterminer la sincérité éthique derrière une marque. Certaines grosses enseignes se mettent au bio sans pour autant s’occuper des conditions de travail ou de la provenance. D’autres misent sur le marketing Made in France, alors que seul le design est fait en France ou bien les matières n’ont rien d’écologique (et pourtant le prix est exorbitant).
D’un autre côté certaines marques s’approvisionnent en matières éthiques qui proviennent de loin par choix, d’autres produisent à l’étranger en s’assurant des conditions de travail. Ce n’est pas simple. La mode éthique et écologique n’est pas bon marché. Et pour proposer un produit à un prix juste tout en restant abordable, il faut parfois faire des compromis.
C’est après une longue discussion téléphonique que j’ai décidé de donner une place à cette marque sur mon blog. Voici les réponses de Sidonie à mon petit interrogatoire :)
Quelle est votre conception de la mode responsable ?
Selon moi, la responsabilité d’une marque est une posture globale.
En premier lieu, il convient de dire que pour être responsable, il faut être honnête et donc transparent de manière à permettre au consommateur de faire ses choix en conscience. Cette transparence est applicable à la chaine de valeur. Il est important que la marque la détaille et exprime ses partis-pris. Il convient de préciser que chaque choix réalisé par la marque doit soutenir sa volonté de proposer un produit « juste » et équilibré.
A titre d’exemple, une marque peut avoir envie de travailler avec l’Inde car elle aura à cœur de soutenir une association de femmes et ainsi leur assurer les moyens de vivre décemment. Autre exemple, une marque peut décider de rajouter un pourcentage de synthétique dans ses matières. Qu’est-ce que cela lui amène ? Est-ce la durabilité du produit ?
Le prix est également un élément fort de cette posture : le niveau de marge doit être raisonnable et le prix final doit inclure les coûts environnementaux et humains. Exit donc les coûts cachés ! Mais aussi les ventes privées, les soldes, les promotions à -30% ou -50% ! Là encore, on parle de prix juste.
Plus encore, les actions entreprises et la communication doivent être alignées avec cette posture. Ex : chez Thelma Rose, nous avons pris la décision de suspendre les livraisons pendant toute la phase de confinement.
Dernier point, et non des moindres, le service client ! Il doit être réactif mais aussi bienveillant.
Quelles sont les matières que vous utilisez, et d’où proviennent-elles ?
Nous travaillons exclusivement une matière de qualité supérieure à base de micromodal (entre 90 et 92%) et élasthanne (8 à 10%). La micromodal provient du bois de hêtre. C’est une matière dite écologique. L’élasthanne est quant à lui pétro-sourcé. Les matières premières proviennent de forêts « élevées » en Autriche et Bosnie. Notre matière est certifiée Oeko-Tex (non toxique pour l’homme et l’environnement).
Ce mélange est très intéressant car il est particulièrement doux et agréable à porter. Son tombé est très féminin. La fibre est pratique et surtout solide dans le temps, donc durable.
Où sont fabriqués vos vêtements ?
Toute la collection est 100% fabriquée en France. Nous travaillons avec 2 unités de production situées en Mayenne et en Saône et Loire. Nos ceintures sont également réalisées dans un atelier à côté de Saintes.
Qu’est-ce qui vous tient particulièrement à cœur dans votre travail ?
3 éléments me touchent particulièrement :
Thelma Rose est une véritable aventure humaine. Je travaille avec ma sœur que j’aime tant ! Nous prenons toutes les 2 beaucoup de plaisir à échanger avec nos clientes dont nous sommes proches. Bien que la marque soit digitale, nous avons beaucoup de contacts avec elles. A titre d’exemple, pendant le Covid, certaines nous ont appelées simplement pour savoir comment nous allions et si Thelma Rose allait s’en sortir.
J’aime quand elles nous disent qu’elles se sentent bien et belles dans leur vêtement Thelma Rose. Nous avons l’impression de leur apporter ce petit quelque chose en plus qui change tout. Certaines osent, d’autres challengent leur féminité ou se sentent en confiance. C’est assez génial !
J’aime également le côté créatif d’une marque de mode avec ses lignes, ses images, ses dessins, ses photos…
Enfin, le côté militant qui pour moi est très important ! Thelma Rose s’inscrit dans la mouvance du slow fashion, moins mais mieux ! j’ai à cœur de sensibiliser mes clientes sur l’impact de leur consommation, de les aider à s’interroger et potentiellement même à évoluer. Je tiens ce côté depuis que j’ai réalisé un tour du monde en sac à dos il y a 20 ans. Depuis, je n’ai de cesse d’interpeller sur notre responsabilité individuelle face à ce monde qui vacille.
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Une voyageuse donc, qui a créé une belle marque en accord avec ses valeurs avec sa sœur, ce n’est pas étonnant que cela résonne chez moi !
Pour découvrir la collection, direction Thelma Rose !
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NB : Toutes les photos sont la propriété de Thelma Rose.
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Et toi, quel est ton critère premier en matière de mode éthique ?