Je vous le dis tout de suite : je suis une bonne vivante et j’aime manger. Je n’aurais JAMAIS pensé être capable de me passer de viande, qui était pour moi la base d’un repas. Les végétariens ne savaient pas ce qu’ils rataient. En réalité, c’est moi qui n’avait rien compris… Je suis passée à un régime flexitarien, c’est à dire à dominante végétarienne. Comme quoi rien n’est impossible !
Avant d’aller plus loin, je précise que quand je parle de “viande”, j’inclus tout ce qui est de la chair, provenant d’un animal mort: viandes rouges et blanches, poissons et crustacés.
Pour les gens qui me connaissent, j’étais Ze carnivore, capable de rallumer la fondue bourguignonne à 3h du mat’ pour une petite fringale! La viande j’en ai toujours mangé et j’aime ça. Oui mais…
Les coulisses de nos assiettes
J’ai commencé à changer d’avis sur la cuisine quand je travaillais avec une végétarienne en Australie. J’ai alors goûté à des plats sans animaux et j’ai été assez surprise. Non seulement c’était super bon, mais en plus beaucoup plus équilibré qu’un plat “traditionnel” avec viande. La barrière psychologique était franchie!
Ensuite, j’ai lu le livre de Jonathan Zafran Foer “Faut-il manger les animaux ?”. Et là, il s’est passé un truc. J’ai compris que la manière dont nous produisons ce que nous mangeons était tout simplement abominable mais aussi écologiquement et socialement insoutenable.
Sur terre, les animaux vivent dans de minuscules cages, dans leurs excréments, et sont souvent malformés et malades. Il suffit de taper “élevage industriel” dans un moteur de recherche pour tomber sur des milliers de vidéos qui montrent la réalité de ce qu’il se passe.
Visuel L214
Pour vous épargner des images glauques (bien que je vous invite à les regarder), voici une vidéo sur l’élevage des cochons réalisée par… un petit garçon de 13 ans !! Alors désolée, c’est en anglais, mais je pense que vous saisirez le message !
Video Youtube
Sans oublier que l’’excès de nitrates provenant du lisier de cochon se retrouve dans l’eau potable et dans la mer au large de la Bretagne, polluant les milieux marins par la prolifération d’algues vertes.
Sous l’eau, la surpêche de poissons devient alarmante, la pêche en eaux profondes fait des carnages, ramassant tout sur son passage (y compris des espèces qui ne sont pas commercialisées que l’on rejette à l’eau) et menaçant les éco-systèmes marins. L’aquaculture n’est pas bien mieux car elle concerne surtout des poissons carnivores, donc nourris avec d’autres poissons ou farines animales.
D’un point de vue sanitaire, il n’est pas non plus spécialement bon pour la santé de manger de la viande, ce qui est particulièrement vrai pour la viande rouge qui peut provoquer des maladies cardiovasculaires si on en consomme trop, mais aussi pour le poisson qui peut contenir de métaux lourds, comme on l’a vu récemment pour le saumon norvégien.
Enfin, quand on voit que pour nourrir nos animaux, il faut produire des quantités astronomiques de céréales qui pourraient nourrir des humains, et si on compare les impacts d’une alimentation carnivore à ceux d’une alimentation végétale, il est temps de réaliser qu’on marche sur la tête !
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J’ai décidé que je ne voulais plus fermer les yeux et cautionner tout ça
Passer à l’action n’est pas si facile, surtout quand on a mangé carnivore pendant plus de 25 ans. Par où commencer ? Je dois admettre que mes débuts étaient plutôt chaotiques, car j’ai limité drastiquement ma consommation de viande assez rapidement (en passant à 3 repas par semaine contre … ben 14 !!) et s’en est suivi pas mal de frustration. Mais je me suis ajustée et j’ai appris à cuisiner autrement. Deux ans plus tard, je me suis stabilisée à un repas carné par semaine en moyenne, en privilégiant des sources durables quand c’est possible (ce qui n’est pas toujours évident surtout quand on voyage). Au Canada, j’en mange encore moins, car ici c’est vive les antibiotiques, hormones de croissances, et OGM !
Je suis ce qu’on appelle une flexitarienne. Aujourd’hui, je ne conçois plus de manger des animaux en abondance, et cela m’a permis de m’ouvrir à une alimentation plus variée, plus équilibrée, et plus saine (même si bien sûr je ne suis pas parfaite, il m’arrive de faire des écarts!). Je ne sais pas si j’irais jusqu’au végétarisme, tout simplement parce que j’ai encore du mal à me passer de “viande” et qu’en soit, ce que je rejette avant tout c’est la barbarie, les impacts environnementaux ainsi que notre surconsommation.
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Et pour ceux qui pensent “oui mais dans ce cas on ne peut plus rien manger”, je vous arrête tout de suite! Je l’accorde, sortir des sentiers battus n’est pas chose facile et il est compliqué de s’en sortir avec tous ces scandales sanitaires, on ne sait plus quoi mettre dans nos assiettes. Mais c’est possible, il faut « juste » de la volonté et s’y pencher. C’est un peu une rééducation alimentaire, et ça fait du bien de comprendre ce qu’on mange. Au final on en ressort avec une alimentation plus saine et plus équilibrée.
Si j’ai pu le faire, n’importe quel carnivore en est capable ! Et nombreux sont les blogs végétariens et végétaliens pour vous proposer des menus sans viande. Je vous en reparle prochainement ;).
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La nourriture est la base de ce que l’on est. Elle est notre vie, notre santé. La planète aussi. C’est se rendre service à soi-même !
Et toi, serais-tu prêt à te passer de chair animale au moins une fois par semaine?
Et bien je dis bravo (pour l’article aussi), mais surtout parce que même si j’achète de moins en moins de viande, c’est difficile d’arriver à une fois par semaine.
Pour tout le reste, je suis complètement d’accord: you are what you eat… well that’s a bit discouraging in winter when all you want to eat is not based just on fruit and veggies. THANK GOD for chocolate!!! ;) (sans huile de palme obligatoirement?! Opinion?)
Oui, l’hiver c’est moins l’fun!
Mais je me rends compte que demain, ça fera 1 mois entier sans viande! Même pas fait exprès!
Et alors oui, l’huile de palme, c’est pas top. Mais tu as raison, je vais écrire un article là dessus, c’est une bonne idée!
Hé hé! Je vois bien de quoi tu parles quand tu fais allusion à : « Ze carnivore, capable de rallumer la fondue bourguignonne à 3h du mat’ »!! :)))
En fait, tu es la première personne qui ait réussi à me toucher sur ce sujet et à me donner envie de me responsabiliser..
Parce que tu aimes bien manger, comme la majorité des gens, mais que tu n’es pas extrême, ni dans tes propos, ni dans tes réactions sur les choix alimentaires des autres..et surtout parce que tes arguments peuvent difficilement ne pas tous nous toucher..si certains sont insensibles à la mal-traitance des animaux ou à l’épuisement de nos océans, il est plus difficile de faire abstraction des problèmes de santé liés à la sur-consommation de viande, aux énormes gaspillages engendrés à tous les niveaux, surtout en terme d’eau et sans parler des impacts en terme de pollution…
Bref, merci pour tout ça ! <3
Héhé, oui tu m’as déjà vu à l’oeuvre!
Ca me touche beaucoup ce que tu dis, je suis contente de savoir que je peux avoir une bonne influence! :)
C’est vrai qu’aujourd’hui on peut difficilement dire qu’on ne sait pas tout ce que génèrent ces industries. Beaucoup ferment les yeux par habitude et parce qu’ils ne sauraient où commencer. Donc voilà, j’espère que je pourrais montrer comment c’est possible de faire autrement, sans se gâcher la vie!
Tres bel article Em’s! Je suis finalement aussi devenue flexitariennen sans m en rendre compte ni savoir comment ca s appelle depuis que je suis en Allemagne. Meme s il est plus facile de faire des « bons choix » ici ( au risque de devenir une öko-tante) ca reste le pays de la saucisse!
Continue comme ca ma belle. Looking forward to your next articles!
Merci Sabrina!
Tu as raison, et en France c’est pas évident non plus: le pays de la gastronomie et du foie gras.
A Montréal, ce qui est agréable, c’est que tous les restaurants proposent au moins un repas végétarien. J’espère que ça va plus se généraliser en France!
Et merci de tes encouragements, ça me fait très plaisir!
Un article très bien documenté où tu nous aides à nous sentir concernés et où tu nous offres quelques principes accessibles pour nous aider à devenir un peu plus responsable. En commençant petit on devrait y arriver. En bref, essayons tous à notre niveau de devenir un peu flexitarien!
Mais dis moi tu rallumais pas aussi des raclettes à 3h du mat? ;-)
Hâte de voir ton article sur les recettes de cuisine;-)
Merci!
héhé! Oui c’est vrai aussi! Mais sans la charcuterie maintenant!
En tout cas, c’est bien vrai ce que tu dis, essayons tous de devenir un peu flexitarien, et offrons une bouffée d’air frais à notre planète!
je me souviens très bien d’une conversation avec toi en Australie autour d’un article dans un magazine sur ce livre « faut-il manger les animaux ». une de mes prochaines lectures!
c’est dingue ton changement de vie mine de rien,quand on veut on peut il n’y a pas de miracle juste de la bonne volonté!!!
Oui et en fait je crois que c’est grâce à toi si j’ai lu le livre!! Je me souviens de ma première réaction quand tu m’as lu l’article: « non je ne lirai pas ce genre de livres, je sais très bien que c’est atroce et j’ai pas envie d’en savoir plus, j’aime ça la viande moi ». Argh! Réaction typique de déni total! Au final, je crois que le vrai obstacle c’est ça: assumer ce que l’on sait mais qu’on ne veut pas voir. On entretient ce système en regardant de l’autre côté sous prétexte que c’est bon. Quand j’ai finalement lu ce livre, ça m’a transformé, moi la carnivore convaincue. Ne pas fermer les yeux, parce que c’est la réalité et on peut la changer.
Mon soucis est, comment trouver une filiale ou on ai sûr que la bête a été élevé dans de très bonnes conditions et surtout que l abbatage n à pas était cruel.
Déjà regarder du côté de la production locale en bio, à défaut de connaître des producteur.ice.s