Ça y est. L’aventure prend fin. Après 10 mois entiers passés sur l’île, je reprends mon sac pour la 3ème fois mais cette fois sans projet de retour. Cette fois je rentre, mais pas avant d’avoir refait un petit tour… en Colombie !
Oui c’est ça, je retourne passer quelques mois dans ce pays qui m’a séduit lors de mon passage en Mai dernier (j’ai l’impression que c’était hier !), avant de rentrer en France début Octobre. Les billets sont pris, c’est concrets, c’est réel. Même si je m’accorde un temps avant de rentrer, ça sent la fin. C’est excitant, c’est attristant, c’est flippant. Je suis envahie par des émotions contradictoires, symptomatiques de l’effet “Transition” que je commence à bien connaître.
La confusion des transitions
Chaque fois qu’un changement arrive dans ma vie, il vient avec un sentiment de confusion et d’incertitude au moment où je réalise que je quitte une situation pour une autre. Même si je suis heureuse d’avancer je ne peux m’empêcher de me mettre sur pause quelques instants et de me demander “est-ce que je suis sûre ?”.
Parce que le changement fait peur. Même si on en avait marre de notre situation d’avant, on se rappelle tous les bons moments et tous les mauvais se floutent. Notre cerveau nous joue un tour d’embellissement à chaque fois qu’un grand bouleversement est sur le pas de la porte. Suis-sûre de vouloir terminer cette relation ? De quitter mon travail ? De déménager ? De voyager ?
Cela fait peur de lâcher le connu pour s’aventurer dans l’inconnu. Et cela me rend triste. Triste de fermer un chapitre de ma vie, de réaliser que le temps passe vite, que je grandis. La nostalgie m’envahit.
Les derniers jours sont toujours les plus étranges. Je suis là sans être là, un pied ici, un pied là-bas, et profiter de l’instant présent prend tout son sens. Moments de doutes, de questionnements car tout me semble parfait. Me sentir tiraillée entre l’envie de m’accrocher aux derniers instants et l’avenir qui me happe en face.
Le sentiment de vouloir revenir, voler quelques instants de plus de cette aventure qui est déjà dans le passé.
Les personnes qu’on quitte, qu’on ne reverra peut-être jamais. Les moments partagés qui sont terminés. La réalisation que le voyage, comme la vie, avance bien trop vite !
Triste mais heureuse. Heureuse pour tout ce que j’ai vécu et d’entamer une nouvelle aventure, de repartir à neuf.
Merci !
Je ne peux ressentir qu’un profond sentiment de gratitude envers tout ce que j’ai vécu ici cette année. Mon premier voyage m’avait appris beaucoup, et celui-ci aura juste été explosif. Plus profond, plus personnel. J’en aurais profité comme il se doit, en visitant un bout de la péninsule, plongé dans les cenotes, visité des temples mystiques, participé à des cérémonies ancestrales, découvert des gens formidables que j’espère de tout mon cœur recroiser sur ma route, appris à crée, passé mon dive master, appris à parler espagnol (enfin mexicain!), contribuer à préserver la faune et la flore locale et encore bien d’autres choses.
J’ai juste envie de crier ma reconnaissance pour la vie que j’ai, pour les gens qui ont été mis sur mon chemin, sans qui je ne serais pas arrivée jusqu’ici. Ces nouveaux amis avec qui j’ai partagé un bout de vie, une maison, une île. Ma petite famille au Mexique, auprès de qui j’ai tant appris. Des gens que j’aime fort et qu’il m’attriste de quitter.
Et après ?
C’est étrange d’en arriver à se convaincre soi-même d’avancer. De se rassurer que tout est pour le mieux, que tout ira bien et que oui, c’est cela qu’on veut. Je n’ai pas encore trouvé la zone de confort qui me donne envie de rester plus longtemps et j’ai encore plein de choses à découvrir.
Surtout que je sais que le retour n’a pas été facile la première fois. Ceci dit, cette fois-ci je me sens armée de confiance profonde en la voie que j’ai choisi, l’acceptation de mes choix et la volonté de m’affirmer.
Mais à chaque fin de chapitre, vient la question: et après ? La première fois je suis rentrée avec une page blanche devant moi, pas la moindre idée de ce que je voulais faire de ma vie où quels seraient mes nouveaux rêves. Aujourd’hui, j’ai une petite idée (vive l’évolution ! :p). Profiter des miens et semer les graines de nouveaux projets, sans me prendre la tête sur le futur.
Maintenant ne me reste plus qu’à lâcher et me laisser porter par le courant de la vie, jusqu’à ma prochaine destination.
Edit du 30 Août 2015
La vie nous réserve parfois de grandes surprises, et des grands moments de solitude. Pour la première fois de ma vie, je n’ai pas pu monter dans l’avion. Je suis restée figée à l’aéroport sans pouvoir avancer au guichet, et après une longue torture mentale, j’ai fait demi tour. Ouais, comme dans les films.
J’ai décidé que je voulais passer encore un tout petit peu de temps sur mon île, et que ce jour-là n’était pas celui de mon départ, je ne le visualisais pas, je n’étais pas tranquille. Une sensation étrange, qui s’est transformé en choc émotionnel fort dont je sors gentiment quelques jours plus tard. Un sentiment d’incompréhension totale mais je sais que tout ira bien et que tout arrive pour une raison. Faire confiance à son intuition !
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Adios Cozumel, Adios Mexico, te amo…
Et toi, tu ressens aussi la contradiction des transitions ?
Je viens de découvrir ton blog et je me rend compte que t’as passé plusieurs mois en Amérique Latine, le rêve! :) J’ai passé 3 semaines en Colombie et j’en suis tombée amoureuse. J’espère vite y retourner et visiter les pays voisins!
Je tiens à dire que la 2ème photo, celle avec la tortue, est superbe!!
Profite bien de ces quelques semaines à l’autre bout du monde
Merci beaucoup et bienvenue sur le blog! Moi aussi j’ai beaucoup aimé la Colombie!
Je te souhaite une transition des plus douces… 💚
Haha ah ben c’est raté, j’ai fait un faux départ royal! Je te raconte ça bientôt!
Je trouve pour ma part que tu as fais preuve de beaucoup de courage en t’écoutant face à l’avion =)
Tu dois avoir sûrement encore besoin de prendre des forces dans ton île avant de la quitter:profites-en donc bien !
Merci beaucoup Emilie! Sur le coup je me suis sentie super lâche mais au final je me dis que oui il faut du courage pour faire un truc pareil!
J’étais effectivement partie un peu vite, et je suis contente de profiter de ce temps bonus, où j’apprends encore des choses fantastiques.
Coucou :) Je rejoins Emilie : je trouve aussi que tu as fait preuve d’un énorme courage que de t’écouter, contre ta « bonne conscience », la raison, l’argent (à ne pas perdre avec l’avion)… bref, toutes ces « bonnes raisons d’adulte raisonnable ». Pouvoir s’écouter au point de dépasser tous ses freins pour faire ce qui est « juste » pour soi, cela n’a pas de prix, à part celui d’oser.
Impatiente de voir ce que tu nous réserves pour la suite :) Bises du Sri Lanka jusqu’au Mexique qui nous manque tant ;)
Merci Amandine! Oui le côté argent c’est pas évident à lâcher mais je suis justement dans un lâcher prise des finances alors ça tombe bien!
J’étais effectivement partie un peu vite et j’avais encore quelques trucs que je voulais faire pour bien fermer le cycle de mon expérience ici! Et puis le Mexique c’est tellement magique que c’est juste pas évident de partir!
La suite viendra bientôt ;)
Profitez bien du Sri Lanka!